Histoire de l’imprimerie et de ses métiers

Tentative de placer en ordre de cette communication 100 ans de

L’Histoire des techniques de l’imprimerie, dans l’évolution des besoins de l’impression est avant tout un tournant technologique amorcé à la fin du XVIIIe qui s’est accru entre le XIXème et le début XXème siècle. Nous évoquerons notamment les outils et les matériaux utilisés,

les ateliers et la qualité d’ouvrier qui requiert plutôt le titre de techniciens spécialisés.

XVIIIe siècle, c’est par la « presse a un coup » que s’impriment en un seul mouvement du barreau toute la surface d’une feuille d’impression. L’apparition des premières presse mécaniques à cylindre vers 1830, au milieu de ceci, et la généralisation des fabriques de papier en continu qui s’implantent en France à partir de 1860 ont représenté une révolution technologique majeure dans le monde de l’impression. Cette transition n’a pas simplement transformé la méthode de production, mais a également ouvert des nouvelles opportunités pour les artisans, de nouveaux ateliers sont faits naître, et la dynamique de l’industrie s’est accélérée. Tout ce juste avant la mécanisation de la composition et le perfectionnement des procédés de gravure et de photogravure ont non seulement accéléré les créations d’ateliers, mais ont aussi contribué de manière significative à la puissance et à l’influence des grandes familles d’imprimeurs, qui, par leur savoir-faire, ont réussi à dominer le marché, rendant l’impression plus accessible et permettant la diffusion de la culture et des idées auprès d’un public de plus en plus large, préfigurant ainsi les grandes révolutions culturelles qui allaient suivre dans les siècles à venir.

l faut considérer également le volume de production.

Tirage depuis le XVIIIe siècle compte entre 1000 à 2000 exemplaires, ce chiffre double au XIXe siècle, un tirage moyen augmente de 5000 exemplaires 1830 à 80 à 100.000 en 1900.

France ce tirage surpasse celle des titres multipliés par 25, l’estimation, le nombre d’objets imprimés mis en circulation en 1840 et 1910. Pour comprendre cette progression, l’analyse d’une seconde révolution du livre s’accompagne par les nouvelles et efficaces  pratiques et technologies développées pour les machines.

Un bouleversement du travail des papetiers, Pressiers, Relieurs et compositeurs.

Ce tournant amorcé à la fin du XVIIIe s. est aussi du à une demande croissante de documents imprimés (livres, partitions, illustrations etc.).

La population en France passe de 1830 à 1900 de 32 à 40 millions d’habitants qui seront autant de lecteurs, acheteurs de nouvelles et friands des opinions et de l’intérêt général qui seront à informer. Afin d’adapter le secteur de l’imprimerie à la nouvelle conjoncture, des recherches sont entreprises dès la fin du XVIIIe siècle pour accroître la productivité des machines et satisfaire ainsi les exigences du lectorat.

  • la « presse » originelle héritée dans la tradition dites de Gutenberg, subit une série de modifications en profondeur :
  • La presse a presse à un coup, dont l’invention, entre 1781 et 1783, est attribuée tantôt à Laurent Anisson tantôt à François-Ambroise Didot.
  • la presse dites Stanhope, soit la presse à Cylindre qui entrainera vers Rotative ensuite,
  • la presse mécanique à vapeur mise au point par Koenig et Bauer en 1813

La presse dite à bras n’a connu depuis le XVe siècle que des améliorations minimes. Le bois de la fabrication de la presse remplacé par le métal et le système d’un contrepoids développé pour parer à l’utilisation de la force physique. La mise au point de la « presse à un coup » date du dernier tiers du XVIIIe siècle. La presse Stanhope (voir bio du personnage) alors que cette presse présente une synthèse qualitative et solide des précédents modèles de presses se répand dans toute l’Europe et dans le monde.
Le 29 novembre 1814, la presse à cylindre à vapeur de Friedrich Koenig et Andreas Bauer imprime le Times à Londres, débit de 1 100 feuilles/heure. En 1817, les deux inventeurs fondent l’usine Koenig & Bauer à Oberzell près de Wurtzbourg (Allemagne).
Constructeurs de presses qui suivent :
•De jeunes ouvriers quittent l’entreprise Koenig & Bauer et fondent leurs propres ateliers. Le monastère d’Oberzell devient le berceau de la construction de machines d’imprimerie en Allemagne.
En France :
•Hippolyte Auguste Marinoni (1823-1904) crée sa propre entreprise en 1847, livre en 1872 au journal La Liberté la première rotative française
•Henri Voirin (1827-1887), directeur technique chez Rousselet-Normand, construit en 1860 avec Paul Dupont une presse lithographique à cylindre
•Alauzet et Cie (Montrouge), Stanislas Berthier & Durey (« La Minerve », 1869), Charles Derriey (« La Pédale »), Niel et Valuet (1875) Le papier en Continu :
•1799 brevet de Louis Nicolas Robert : une machine au procédé en continu. Le papier chiffon disparait pour être remplacé par le papier à lignine broyée (issu du bois), quelques tentatives avec l’Alfa (F) ( pour une qualité supérieure sont tentées mais le procédé produit un papier trop onéreux.

& la typographie, avec l’élaboration de nouveaux procédés de composition.

Un pas décisif est franchi avec la mise au point du développement de la stéréotypie : désormais, le typographe remplace la forme de caractères mobiles par un bloc solide portant le texte en relief et utilisable à chaque réimpression. Le principal avantage de ce procédé réside dans la plus grande rapidité du travail de composition.

Dans le domaine de l’illustration, la gravure sur pierre lithographique découverte par Aloÿs Senefelder vers 1796 constitue une véritable révolution, qui est introduite en France dès les années 1814-1816.

Le contrôle, un héritage de l’ancien régime.

L’évolution des techniques d’impression entre le XIXᵉ siècle et le début du XXᵉ, Un métier d’excellence et d’indépendance jalousement scruté par les pouvoirs : Pour l’empereur, l’imprimerie est le plus des dangereux des métiers du livre..

Pour exemple le Bureau des journaux des pièces de théâtre, de l’imprimerie et de la librairie

appelés plus couramment, bureau de la presse est créé en 1810 et sera constitutif des fondations de la gestion générale des contenus imprimés au XIXe siècle.

(Préfecture de police, division chargée de l’imprimerie et de la librairie et des journaux dirigée par un certain citoyen Boutcheseiche …ancien maître d’école.)

1830. 68 imprimeurs, 145 libraires – avec 80 imprimeries, à Paris, on croit en contenir le nombre contre une amende de cinq cent livres (époque) contre l’imprimeur contrevenant, comme cela est prévu dans le règlement du 28 février 1783, mais ce sont les tribunaux après, d’âpres et longues bataille juridique, qui se refuseront finalement à appliquer ces amendes.

Cela ne freine pas cependant l’expansion du métier et la réussite des dynasties de l’édition.

Les libraires-éditeurs : dynasties et familles célèbres.

  • progressive à la fin du siècle. Les libraires-éditeurs obtiennent un brevet délivré par le ministère de l’Intérieur (1810-1870), assorti d’un certificat de ‘bonne vie et mœurs’.
  • Les grandes dynasties :
  • Famille Didot : dynastie fondée par François Didot (1689-1757), ami de l’abbé Prévost. François-Ambroise ‘Didot l’aîné’ (1730-1804) invente la presse à un coup et le système des points typographiques. Ses fils Pierre et Firmin perfectionnent les caractères ; Firmin devient imprimeur de l’Institut (1811-1939). Le caractère Didot domine le XIXe siècle. Les Firmin-Didot Frères (Ambroise, Hyacinthe, Frédéric) poursuivent l’œuvre familiale : édition de classiques, sciences, codes législatifs.
  • Famille Panckoucke : Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), originaire de Lille, s’installe à Paris (1762). Libraire-éditeur de l’Imprimerie royale et de l’Académie des sciences, il devient l’un des premiers ‘magnats de la presse’. Éditeur de Voltaire et Rousseau, propriétaire du Mercure de France et fondateur du Moniteur universel (1789). Son œuvre majeure : l’Encyclopédie méthodique (210 volumes, 1782-1832), encyclopédie organisée par sujets, achevée par sa fille Thérèse-Charlotte Agasse. Son fils Charles-Louis-Fleury (1780-1844) crée la Collection Panckoucke (Bibliothèque latine-française), référence pour les classiques latins jusqu’à l’apparition de la Collection Budé. Hôtel de Thou, rue des Poitevins. Maison disparue fin XIXe siècle.
  • Famille Mame (Tours) : Charles-Pierre Mame (1747-1825) ouvre sa librairie à Angers (1778), installe une imprimerie (1781) puis s’établit à Tours (1796). Ses descendants Alfred (1811-1893) et Charles-Ernest (1805-1865) bâtissent la réputation de la maison : édition religieuse, ‘Bibliothèque de la jeunesse chrétienne’, livres de prix. Devise : ‘Arte et Labore’.
  • Louis Hachette (1800-1864) : fonde la ‘Librairie L. Hachette’ en 1826, spécialisée dans l’édition scolaire. Nommé ‘libraire de l’Université’ (1836), il installe des points de vente dans les gares, crée des guides Joanne (1850), lance la Bibliothèque rose (1856) et Le Tour du monde (1860). Hachette devient le premier éditeur européen de manuels scolaires. Surnommé ‘la pieuvre verte’, le groupe contrôle distribution de livres et presse dès la fin du siècle.
  • Frères Garnier : Auguste (1812-1887) et Hippolyte (1816-1911), originaires de la Manche, ouvrent leur librairie au Palais-Royal (1837). Ils rachètent les fonds romantiques (Delloye, Dubochet) et les classiques Panckoucke. Éditent le Dictionnaire Bescherelle (1847-48). S’installent rue des Saints-Pères (1853) dans l’ancien hôtel du gouvernement.
  • Autres grandes maisons : Baillière (médecine), Calmann-Lévy, Larousse, Plon, Dentu, Flammarion, qui réalisent des fortunes comparables aux capitaines d’industrie de l’époque (Schneider, Boucicaut).
  • Géographie parisienne
  • Le Quartier Latin et le Palais-Royal concentrent la majorité des libraires-éditeurs. Spécialisations géographiques : édition religieuse derrière Saint-Sulpice, droit autour du Panthéon, médecine près de l’École de médecine et rue Hautefeuille. Les libraires normands (Saint- Jorre, Jorel, Durel, Belin) occupent une place importante dans la librairie ancienne parisienne.

Évolution du métier, entre sériation des métiers et assouplissement des contraintes.

  • Évolution du métier avec une expansion du lectorat. La population en France passe de 1830 à 1900 de 32 à 40 millions d’habitants qui seront autant de lecteurs, acheteurs de nouvelles et friands des opinions et de l’intérêt général qui seront à informer.
    • Le fossé ne cesse de se creuser au cours du XIXe siècle entre les techniques archaïques de production et les nouvelles machines au cout de revient exigeant, on parle d’un métier qui a perduré et s’est perfectionné mais très peu modernisé en 500 ans. C’est surtout par la constitution des machines dites de la technique de la « presse à un coup », passées du bois et de la vis aux contre-poids et en métal que la majorité des petites et moyennes imprimeries assureront leur continuation, dans des travaux dits « de villes ».
    • La séparation progressive des métiers s’opère après 1850 : libraires, éditeurs et imprimeurs deviennent des professions distinctes. La loi du 29 juillet 1881 établit la liberté de la presse : ‘l’imprimerie et la librairie sont libres’. Le système du brevet napoléonien, en vigueur depuis 1810, est supprimé en 1870.

L’imprimeur et les mouvements sociaux.

Le marché du livre est par tradition revendicatif, on rappellera la première grève contre le roi à Lyon (Le Tric en 15) . La quasi-totalité des ouvriers du secteur disposent d’un taux élevé d’alphabétisation, plus que la moyenne des secteurs industriels et manufacturiers et est également assorti d’une solide culture politique, puisque l’art typographique est considéré depuis le 16e siècle comme un outil d’émancipation.

Entre autres conséquences des progrès mécaniques, le progrès technologique est considéré et regardé dans les ateliers comme un vecteur de crise influant contre la disponibilité et sur les vacances d’emplois qui se répercutent par suite à l’introduction de nouvelles machines.

La « machine » cristallise de manière récurrente les mécontentements sociaux par exemple, l’implantation des presses mécaniques a pour immédiate conséquence la réduction drastique des pressiers, s’ensuivront protestation et bris de machines. Une pure illustration : c’est en absence des ouvriers que la presse vapeur de koenig & Bauer est installée en 1814 à Londres pour l’impression du Times. Les    insurrections de 1830 et 1848 attestent de destruction de presse : Et on peut lire ces libelles et affiches lors de ces mouvements de populations : « respect aux machines s’attaquer aux presses mécaniques c’est ralentir et étouffer la voix de la révolution ».

Composteurs et compositeurs :

Fin du XIXème siècle la composition consiste à aligner les caractères de plomb à la main un par un dans un composteur, ceci depuis l’invention de l’imprimerie, soient 500 ans de composition manuelle.

En1895 la composition manuelle est réglementée, on attend environ 1500 signes par heure. Une feuille A4 de nos copies Word d’un caractère 10 environ comporte 3663 signes, Un livre de 100 pages compte environ 2000 signes et autant en moyenne par page.. Donc Le rendement était stratégique et primordial pour les ouvriers imprimeurs.

Les « typotes » (compositrices) : Le terme exacte, il s’agit de « typotes », surnom donné aux compositrices d’imprimerie. En 1862, Paul Dupont provoqua une grève majeure en voulant employer six femmes compositrices à Clichy. Ce n’est qu’en 1868 qu’un atelier de typographie pour femmes fut finalement ouvert. Les femmes compositrices, appelées « typotes », suscitaient une opposition virulente des syndicats masculins qui les accusaient de faire baisser les salaires.

Mécanisation, des implications sociales.

Les nouvelles Possibilités techniques : plusieurs innovations techniques dans le domaine de l’imprimerie :

  • Mécanisation de la composition des textes : Introduction de machines pour composer les textes, remplaçant la composition manuelle.
  • Gravure photomécanique des images : Techniques comme la gravure, l’héliogravure pour reproduire des images qui introduira ensuite l’Offset.
  • Accroissement du rythme des presses : Utilisation de moteurs électriques individuels pour augmenter la vitesse des presses.
  • Introductiondes«typosdefer»: Machines à composer modernes.
  • Rationalisation des processus : Intégration de la fonderie, du clichage, de la préparation et de la photogravure dans les grandes imprimeries.
  • Modernisation des équipements : Utilisation de presses à pédale et d’autres machines à poing pour améliorer la productivité des petites et moyennes structures.

Ces innovations ont permis une industrialisation progressive de l’imprimerie, augmentant la production et réduisant les coûts.

Impact

La mécanisation a entraîné une diversification des métiers et une augmentation des effectifs, mais a également causé des suppressions d’emplois. Les nouvelles technologies ont modifié les processus de production, nécessitant des ajustements dans les compétences des travailleurs.

Les conflits sociaux liés à la mécanisation ont souvent conduit à des grèves et des manifestations.

Pyramide des âges et des employé.e.s d’une imprimerie en 1906, en tenue et de travail Adoc/photos – AMI Malesherbes

Place des Femmes dans l’Imprimerie.

Femmes dans l’imprimerie : je vous renvoie vers le travail de Maelys-Jade Robert.

https://kirjavalog.over-blog.com/2023/07/l-imprimeur-et-les-imprimeuses.html

Les populations de travailleurs féminines outre les tripotes, sont généralement employés dans le secteur de la papeterie ou de la reliure certaines avant le calage automatisé sur la machine (papier), assuraient la distribution de presses et machines en papier en feuille à feuille en début et en fin des chaînes d’impression.

Les Imprimeries, depuis leurs implantations dans des villes telles que Bordeaux, est connue comme tardive en 1846, ces commerces et leurs ateliers passent souvent par mariage, comme pour la veuve Millanges, la célèbre enseigne qui imprime les essais de Montaigne Rue de la Sau (angle de la rue St James). Simon Millanges est par ailleurs « Imprimeur du Roi » en 1573. Une histoire des Imprimeurs à Bordeaux est disponible et également consultable à l’étage des Patrimoines de la Bibliothèque Mériadeck. De nombreux autres exemples nationaux de ces passages, restent encore tus par les historiens du passé ou enfouis dans les registres d’état civils..

L’UNIIC est l’ union nationale des industries de l’impression et de la communication-1er avril 1847 : Jeannette Bard : Jean Baptistes Baillière : « cercle de la librairie, de l’imprimerie, de la papeterie, du commerce de la musique et des estampes, et de toutes les industries qui concourent à la publication des œuvres de la littérature, des sciences et des arts. »

Syndicalisme et organisations professionnelles. Les syndicats se sont formés pour défendre les intérêts des travailleurs du livre, avec des organisations comme la FFTL.

La loi Waldeck-Rousseau de 1884 a légalisé les syndicats, facilitant la création d’organisations professionnelles. Les relations entre patrons et ouvriers ont évolué, avec des grèves et des négociations pour des conditions de travail améliorées.

Musée AMI Malesherbes.

XIXe siècle : au Grand Bon technologique.

  • A l’émergence d’un nouveau marché. Afin d’adapter le secteur de l’imprimerie à la nouvelle conjoncture, des recherches techniques sont entreprises dès la fin du XVIIIe siècle pour accroître la productivité des machines et satisfaire ainsi les exigences du lectorat. Grâce aux progrès de la sidérurgie, la « presse » originelle héritée dans la tradition dites de Gutenberg, subit une série de modifications en profondeur : de la presse à un coup, dont l’invention, entre 1781 et 1783, est attribuée tantôt à Laurent Anisson tantôt à François-Ambroise Didot. De la presse dites Stanhope, la presse à Cylindre qui entrainera vers Rotative ensuite, à la presse mécanique à vapeur mise au point par Koenig et Bauer en 1813, soient une série d’innovations voit le jour, qui permettent d’augmenter les rendements de façon significative.
    • Ce mouvement s’étend bientôt au domaine de la typographie, avec l’élaboration de nouveaux procédés de composition. Un pas décisif est franchi avec la mise au point du développement de la stéréotypie : désormais, le typographe remplace la forme de caractères mobiles par un bloc solide portant le texte en relief et utilisable à chaque réimpression. Le principal avantage de ce procédé réside dans la plus grande rapidité du travail de composition.
  • Dans le domaine de l’illustration, la gravure sur pierre lithographique découverte par Aloÿs Senefelder vers 1796 constitue une véritable révolution, qui est introduite en France dès les années 1814-1816. Mais cet ensemble d’innovations techniques ne touche qu’un nombre restreint d’ateliers. Seules quelques grandes imprimeries parviennent à se doter des machines les plus récentes, et la majorité des petits ateliers restent à l’écart de ce processus d’industrialisation. Aussi les imprimeries françaises présentent-elles un visage hétérogène tout au long du XIXe siècle.

1830.

La seconde révolution du livre ? En tout cas plusieurs innovations qui s’imposent ont annoncées ce glissement depuis la fin du XVIII e siècle s ’accomplissent vers 1830.

Ce sont d’abord des temps de bouleversements techniques intenses et de découvertes continues. Comme ceux évoqués précédemment.

Parfois cet impact est juste temporaire, mais il touche les différents stades de la chaîne de production / composition / reproduction de l’image, l’alimentation de la presse en papier, les procédés d’impression, avec une intensité de techniques renouvelées qui rompt avec           plus de 300 ans de relatif maintien du procédé typographique.

C’est ce qui caractérisera un futur des industries graphiques qui sont souvent mises en avant lors des expositions universelles ou industrielles du 19e et 20e siècle.

Fonctionnant tel un manifeste des ambitions de l’esprit ou l’innovation soutient les exigences des sociétés modernes.

C’est aussi une autre figure de l’atelier qui s’impose, l’imprimeur.

Jusqu’alors domaine où – libraire, fabriquant, entrepreneur et éditeur étaient liés, ses fonctions de filière seront désormais dissociées dans de nouvelles figures d’emploi et de position économique.

Les besoins majeurs sont l’augmentation des tirages. On demande une réduction des coûts et un raccourcissement des temps de production. Une extrême diversification de la demande est également déployée vers d’autres supports qui ne sont plus le livre. `

Ce sont les travaux dits de ville qui prennent plus de temps et sont une source de revenus à prendre en compte dans la gestion des machines et le temps des ouvriers et donc un coût à maîtriser.

Ce sont « bibelots » et « bilboquets » des termes qui désignent tous ce que sont de menus documents : étiquettes, catalogues commerciaux, factures, règles de jeu, mode d’emploi et prospectus, placard d’annonce diverses, images de dévotion, cartes, programmes, livrets et affiches qui ont assuré la continuation de biens nombreuses imprimeries de villes et deviennent un marché en concurrencens fortes et étendues. Il est à regretter que la conservation de nombreuses de ces publications révèlent un grand manque de matériels à consulter et à étudier dans les collections des bibliothèques. Souffrant de sous-évaluation savante, ou comme l’on dit « overlooked » en anglais.

Cette croissance au 19e siècle accompagne et soutient la variété des spectacles et des divertissements populaires et surtout la naissance de l’industrialisation et d’une forte expansion commerciale, celle de la société de consommation.

Parmi les classes moyennes et la bourgeoisie et même le monde ouvrier une alphabétisation croissante signe le développement sans précédent de la presse périodique à partir du second tiers du 19e siècle.

De A à A et puis à B et à C.

En comptant, entre autres utilisation sociale de l’objet imprimé : l’invitation, le billet de mariage, le faire-part et autres cartes de visite qui seront également illustrés et enrichis par la photographie. L’institution, la manufacture, le commerce et ces particuliers créent les relations de commerce du B to C, ou B to B ou B to A. Avec ces formes des documents entre autres étiquettes et cartonnages imprimés, qui s’ajoutent à d’autres productions éphémères, on croule sous l’imprimé bibelotier et de l’imprimeur qui se distingue par la nature de ces travaux de labeur entre les chaines du livre et de la production de longue haleine et quotidienne des travaux de presse périodique. Pour les travaux de ville les spécificités plurielles des avantages commerciaux seront déployées par les ateliers de bibelotiers comme autant d’avantages techniques, ou les ouvriers et les machines employés sont autant de qualités qui les distinguent entre eux.

Quand ce n’est pas juste par la discrétion qui les caractérise dans les publications polémiques et politiques ou testant les limites des licences sociales et des conventions.

Le système de l’abonnement apparaît fidéliser, les clients en une audience de titre de presse et influent sur le développement initiant cette valeur de sanctions à la production imprimée. Un modèle économique, soutenu par l’apparition de la publicité dès 1828 dans un équilibre des coûts de production.

Un premier hebdomadaire gratuit est entièrement financé par le système des annonces et réclame paraît : « le tintamarre » un journal satirique. Toute cette presse est illustrée donc et c’est le développement d’un contexte économique favorable à une large caste d’emplois, propre au métier du dessin classique aux caricatures et aux thèmes vastes de l’illustration. En bénéficient les textes romancés ou historiques publiés en feuilletons et en introduisant les visibilités de la toilette.

La mode et les nouveautés de la coutures et des décorations intérieures accompagne cette culture de masse.

En 1828, 6000 titres livres sont imprimées en -1889, 15 000 – jusqu’à 25 000 juste avant la Première Guerre mondiale en 1914.

Tous ces titres sont enregistrés dans le registre du dépôt légal à la bibliothèque nationale, ils vont passer de près de 33 000 en 1813 soit une multiplication par 5,5 des chiffres publié en 1840.

composition typographique, forme au musée de l’Imprimerie Bordeaux 1982_2023. ©AMO productions

Début du XIXsiècle : la typographie classique.

Avant la Monotype (1887), la composition en plomb utilisait deux méthodes principales :

Composition manuelle : le typographe prend les caractères dans une casse, les assemble à l’envers dans un composteur, puis transfère les lignes dans un châssis. Durée d’usage : 500-1000 impressions, puis refonte. Variables selon : qualité de l’alliage, pression de la presse, entretien. Les caractères s’usaient progressivement (bords émoussés, hauteur réduite). On les refondait régulièrement pour récupérer le métal, alliage de plomb et d’antimoine.

Les polices ce caractères

Créateurs de polices et Graveurs de poinçons : artisans spécialisés créant la matrice originale (Garamond, Baskerville, Bodoni, Caslon, etc.). Fonderies typographiques : produisaient et commercialisaient les fontes. Souvent le graveur était employé par ou associé à une fonderie. C’était un métier d’élite nécessitant des années d’apprentissage, référence au cabinet des poinçons dont les documents et traités sont consultables en ligne.

Une protection juridique des polices quasi inexistante jusqu’au XXe siècle : pas de dépôt officiel, plagiat courant et légal. Seuls la réputation et les catalogues servaient de reconnaissance.

Concurrence par imitation, Le plagiat était courant et légal, Les fonderies copiaient les polices à succès On identifiait les créateurs par la réputation, les spécimens imprimés et les catalogues commerciaux.

Reconnaissance informelle Attribution par l’usage et la tradition (ex: « le Garamond ») . Les catalogues de fonderies servaient de référence. La renommée du graveur était sa principale protection dans ses matières.

La protection juridique des fontes typographiques, les caractères, n’apparaîtra vraiment qu’au XX e siècle, et reste encore aujourd’hui complexe et variable selon les pays… Ou selon son abonnement à un compte professionnel de système d’exploitation de traitement de texte..

L’accident des barres d’espace dans un atelier de composition typographique, musée de l’imprimerie Bordeaux 2023 ©Boucquey B B

Les familles d’imprimeurs en France.

Par exemple Oberthür à Rennes, Emblématique au XIXe siècle, et une expertise familiale développée à partir du 18e siècle autour des techniques innovantes notamment la lithographie, car strasbourgeois d’origine François Jacques Oberthür (1793 1855) est graveur et collabore avec Aloïs Senefelder, inventeur de la lithographie.

Son fils François Charles, de Strasbourg se rend à Paris afin de se perfectionner, puis s’établit à Rennes en 1838 où il se forme en qualité

d’apprenti dans l’atelier Monteville et Landais.

Les grands imprimeurs s’implantent en périphérie urbaine ou en province le centre-ville est plus onéreux au regard de leurs besoins d’espace pour les machines et le nombre de travailleurs qui sont toujours en expansion. Autre exemple : Paul Dupont à Clichy, Marne à Tours, Berger-Levrault à Strasbourg et Nancy. Oberthür lui-même, à Rennes toujours qui investit afin de se développer dans un terrain en périphérie de la ville.

Paul Dupont : rédige une histoire de l’imprimerie (1854) et « une imprimerie » (1867) est une description de son entreprise.

Lors de son décès on compte 42 machines typographiques et 4 presses lithographiques, 800 employés femmes et hommes (et enfants) travaillent à l’imprimerie à Chaix, spécialisée dans les publications des horaires de chemins de fer.

En 1845 400 ouvriers, sous le second empire à près de 1000 en 1880 où à cette date où il s’établit à Saint-Ouen. S’implanter dans les faubourgs parisiens avec un des ateliers à priori les plus prospères et les mieux équipés. C’est une large entreprise aux politiques encadrantes sociale et paternaliste, qui fournit logement et encadrement pour l’éducation et la santé des ouvriers et de leur famille, finançant la construction des logements ouvriers, l’électrification des espaces privés, la création d’équipements pédagogiques, sanitaires et une organisation des loisirs. Promouvant formation professionnelle et le rôle des femmes dans les ateliers.

Ce modèle pouvant être à mis au compte de Napoléon Chaix. Napoléon Chaix (1807-1865)* met en place le système de participation aux bénéfices en 1842 dans son imprimerie parisienne du quartier de la rue Bergère à Paris, spécialisée dans les horaires de chemins de fer, puis étendue aux guides, atlas, affiches, périodiques et dépliants publicitaires. Paul Dupont crée une école professionnelle et une caisse de secours avec adhésion obligatoire qui ouvre des droits à l’indemnité lors des arrêts de travail par maladie et donne accès aux consultations médicales. Paul Dupont instaure également un dispositif de participation aux bénéfices et une initiative remarquée d’introduction dès 1862 d’embauche de femmes à la composition auxquelles on donnera le nom de « typotes »** revendiquant la préoccupation prioritaire d’égalité des sexes dans le travail.

Chaix a travaillé chez Paul Dupont de 1834 à 1845 comme sous-prote (chef d’atelier adjoint). Paul Dupont a fourni une recommandation très élogieuse pour appuyer la demande de brevet d’imprimeur de Chaix en 184. L’imprimerie de Chaix, inspirée de celle de Dupont, s’est développée avec la même clientèle administrative.            Paul Dupont pratiquait la participation aux bénéfices dès la fin des années 1840, redistribuant un dixième des bénéfices aux ouvriers sur livrets à 6% d’intérêts.

Linotype en exercice. Musée imprimerie Bordeaux 2023. ©Boucquey B B

Les Typos de Fer.

Le nombre de caractères d’un livre moyen : Un roman moyen fait entre 400 000 et 800 000 signes (caractères espaces compris) selon les standards de l’édition française.

En détail : La plupart des romans comportent généralement entre 50 000 et 100 000 mots._ Cela signifie qu’un roman de longueur moyenne peut être une oeuvre assez détaillée, permettant de développer des intrigues complexes et des personnages riches.

Le rapport moyen entre mots et caractères est de 6 pour le français (environ 5 à 6 caractères par mot en moyenne). Cela indique qu’un mot typique en français tend à être relativement court, ce qui permet aux auteurs de créer des phrases plus élaborées et expressives.

Ce format de longueur est également influencé par la nature du genre littéraire et les préférences du public. Il n’est pas inhabituel de trouver des romans qui dépassent cette norme, surtout dans les genres fantastique ou historique, les auteurs peuvent souvent plonger profondément dans la construction de leur univers.

Par page : Environ 75 signes par ligne, 30 lignes par page, soit 2 250 signes par page pour de l’édition courante. Donc pour un roman moyen de 70 000 mots : environ 420 000 caractères espaces compris (70 000 × 6). Pour un roman de taille moyenne de 80 000 mots : on peut estimer que le nombre total de caractères sera environ 480 000, ce qui suggère que le texte sera légèrement plus denses et demandera probablement plus de révisions pour atteindre un niveau de qualité optimal. Les auteurs devraient également prendre en compte que des romans plus longs peuvent offrir davantage d’aptitudes narratives et permettre un développement plus en profondeur des personnages et des trames narratives. environ 480000 caractères espaces compris.

La Linotype (1886) et la Monotype (1887)ont ensuite révolutionné ce processus en mécanisant la composition.  Technique : impression en relief (lettres en plomb ou en bois) avec encrage manuel.

Outils principaux :

Presse à bras (comme celle visible sur l’image, souvent inspirée du modèle de la presse Stanhope ou la presse en fer de Didot). Compositrices manuelles, casses contenant les caractères mobiles.

Matériaux :

Caractères typographiques en plomb.

 Encre à base d’huile de l’in et noir de suie.

Papier fait à la main ou au début fabriqué mécaniquement (papier vélin).

Limites : lenteur, coût élevé, tirages limités.

Fin du 18 e siècle un essai dit des logotypes avec les séquences de mots et de termes fréquemment usités est tenté comme technique de développement et d’optimisation de composition mécanique.

Mais ce sera vers la fin du XIXe siècle que des milliers de brevets seront déposés, fruits des recherches intensives menées afin d’accroitre la production de textes à imprimer.

On peut citer la Panotype de 1844 du londonien JH Young et du lillois A Delcambre, suite à la recherche de la Church.. Créée par l’ingénieur William Church en 1822 mais qui ne sera pas utilisée développée. La panotype permet également de justifier les lignes et sera utilisée sur certains ouvrages et quelques rares livres. Sans doute les premiers à être composés mécaniquement.

Décor du film les misérables mes tournage 2025 Bordeaux, un magasin de parfum devient une échoppe des estampes ©Boucquey B B

L’image imprimée.

C’est une autre révolution du 19e siècle.

Depuis que l’estampe est apparue 500 ans plus tôt.

«L’estampe est apparue en Europe à une date indéterminée, sans doute au tournant du XIVe siècle et du XVe siècle, selon des modalités artistiques et techniques qui restent pour certaines encore bien mystérieuses (acteurs, destinataires, matériaux employés). Les raisons même de son apparition n’ont pendant longtemps jamais été clairement débattues alors qu’il s’agit d’une innovation technique fondamentale pour l’histoire et l’histoire des arts, qui précède de près de cinquante ans la technique de multiplication à l’identique des textes attribuée à Gutenberg.                                                            Les hypothèses couramment avancées manquent souvent de fondement.                                                           Ainsi, la disponibilité nouvelle du papier en Europe aurait été à l’origine de l’invention de l’estampe, le succès des cartes à jouer dans le dernier quart du XIVe siècle aurait stimulé les recherches autour d’une technique permettant de les produire à grande échelle et à un moindre coût, enfin, la dévotion médiévale allant en s’individualisant, l’estampe aurait été réalisée pour satisfaire le besoin de la population en images personnelles ».

Mais tous ces arguments manquent de contextes historiques , en définitive l’image se disperse dans toute la chrétienté par la mobilité des artistes, leurs enseignements techniques et la fascination qu’elles suscitent dans les populations.

Encore une autre fois, c’est l’image imprimée, par le biais des innovations techniques et machines nouvelles qui seront multipliées, pour l’illustration et les volumes imprimés, les supports de ville pour l’affiche et pour la communication privée une nouvelle manne de production pour de très nombreux ateliers.

Depuis la lithographie, la photographie, à la gravure sur bois, sur cuivre et les autres procédés depuis la naissance de l’image . La problématique de l’image tendra à constituer et redistribuer les métiers dans l’industrie graphique en mobilisant des principes tels que le clichage, que ce soit d’ailleurs soit pour du texte ou en iconographie.

  • 1 et 2 Salles des lithographes, presse et pierres musée AMI Malesherbes
  • Affiches lithographies
  • Le lithographe sur sa pierre expositions les affiches au lmusée d’Orsay 2025
  • Panneau d’illustration des affiches salle lithographie musée AMI Malesherbes

L’IMAGE REPRODUITE, LE GENIE DES PROCÉDÉS D’IMPRESSION.

Le règne de l’image imprimée

Au XIXe siècle s’opère une révolution majeure : l’image devient reproductible et accessible. Trois techniques dominent cette transformation.

Les trois procédés fondamentaux

  • La gravure en relief (xylographie) : William Henry Fox Talbot invente le calotype (Kalos et Typos = « Beau et impression »), permettant enfin de reproduire la photographie. En France, Louis Blanquart-Evrard développe les épreuves photographiques reproductibles.
  • La gravure en creux (taille-douce) : Plus durable que l’imprimerie typographique, elle produit des images raffinées mais à coût élevé.
  • La lithographie à plat : Technique révolutionnaire qui démocratise l’image photographique et mène vers la photogravure.
Les innovations techniques majeures
  • 1867 : Charles Nègre invente le damasquinage héliographique breveté par Alphonse Poitevin. Première application industrielle dès 1860.
  • La phototypie : Plaque de cuivre et verre inventée par Cyprien Tessié du Motay. Procédé à gélatine sensibilisée offrant finesse exceptionnelle.
  • Le procédé Lichtdruck : Plus résistant que la lithographie, adapté aux tirages photographiques de qualité.
  • La similigravure : Inventée par Charles-Guillaume Petit (1848-1921). Plaque tramée négative à demi-teintes permettant l’intégration texte/image sur rotatives, révolutionnant la presse illustrée.

Ces innovations transforment radicalement l’édition, la presse et l’accès populaire à l’image.

panneau des illustrations du métier des stéréotypistes au musée AMI Malesherbes.

Les épreuves multiples : cliché et stéréotype.

De la stéréotypie à l’offset photographe et à la photocomposition, la forme imprimante sera issue d’un cliché et de moins en moins d’un assemblage typographique, incluant formes et marbre.

C’est la lithographie découverte dans les dernières années du 18e siècle qui bouleversent les procédés de l’estampe, avec cette gravure à plat. Les procédés comme le relief en taille d’épargne pratiqués dès le Moyen Âge, procédés en creux en taille-douce expérimentés à partir de 1470 mais véritablement utilisé au 16e siècle sont relégués aux ateliers des gravures et des iconographies de collectionneurs.

Le principe de la lithographie développé par Aloïs Senefelder bavarois (1771 -1834) à partir de 1796 repose sur le recours à une Pierre calcaire.

L’anecdote (X) de sa marque au crayon d’une liste de blanchisserie sur une pierre de son seuil. C’est par cette tension naturelle qu’est la répulsion entre l’eau et les corps gras, c’est-à-dire l’encre système et un crayon gras comme trace d’une forme sur une Pierre lisse, la pierre est mouillée (humectée) puis on efface cette trace et l’on presse un rouleau encré. Soudain se sont les zones oléo plies du crayon accueille donc l’encre qui est repoussé des zones mouillées humides sur la Pierre. La feuille de papier est ensuite pressée sur la Pierre et l’on renouvelle l’encrage normalement à chaque feuille.

Expliqué ainsi cela peut paraitre simple, ou diablement obscure.. mais il faut garder à l’esprit que les derniers Lithographes professionnels devaient suivre une formation très exigeante de plus de trois ans et quelques années d’apprentissage avant d’être nommés maitres lithographes. (Z) Maitriser le trait dessiné, à la plume, la calligraphie entre autres procédés, autant que d’avoir également une maitrise de l’orthographe et des sciences communes.

La presse lithographique est aussi une autre technique d’impression dans la chaine graphique de production d’un atelier, avec une Pierre montée sur un chariot qui se déplace sous le dispositif de pression, d’abord une planche de bois dans un mouvement vertical le râteau, puis avec la mécanisation, un cylindre sur lequel on engage sur le rouleau la feuille de papier.

Avec donc un retour en arrière avec feuille à feuille qui se mécaniser a de plus en plus par la suite. Se sont 4 personnes ou 2 minimums qui sont indispensables pour faire tourner cette machine.

Senefelder publie en 1818 un Manuel détaillé l’art de la lithographie réédité à Paris et à Londres en 1819, manuel qui amorce en quelque sorte le futur de l’imprimerie puisque son procédé amènera ensuite l’objet imprimé : le report sur la Pierre d’impression obtenue par d’autres procédés typographiques, taille douce et bientôt la photographie, puis la lithographie en zinc où la Pierre est remplacée par une feuille de métal, susceptible d’être ensuite courbée et montée en cylindres.

La gravure et son histoire prestigieuse.

Lithographes et graveurs, des filières d’artisanat artistique d’excellence.

Les 2 pages du brevet de diffusion et l’année édition médicale dès 1817 :  » un brevet est requis pour exercer la profession d’imprimeur lithographe » comme depuis 1800-1810 pour les imprimeurs en caractère et l’obligation du dépôt légal était tendue aux impressions lithographiques en 1838. C’est la Chambre des imprimeurs lithographes qui est instituée en 1830 et où nait la maison goupil, qui dès son origine se livre à plusieurs essais de tirage en couleur qui sont entamés ensuite en production. Mais un procédé est breveté en 1837 par Godefroy Engelmann sous le nom de chromolithographie qui impose des calages spécifiques et très exigeants techniquement sur plusieurs Pierres litho. Il faut imprimer les mêmes feuilles, les unes après les autres et partir d’un calage précis mais pas nécessairement égal et similaire pour chaque création en impression. De plus les essais et bourrages machines, entre autres macules (encre) ou brouillages d’impressions sont mal tolérés et ralentissent les cadences donc la rentabilité des ateliers.

Cependant, dans l’édition de livres, l’illustration en lithographie ne peut concurrencer les procédés comme la gravure sur bois, car elle est nécessairement hors texte et ne peut être imprimée en même temps que l’ouvrage. Un premier bloc texte en omission totale, celui des maisons d’édition de gravure sur bois de bout, plus ardue mais plus précise dont un exemple talentueux est avec un HJ Pisan pour Gustave Doré. La gravure sur bois égale la galvanoplastie qui permet des répliques de bois avec précision. Afin d’obtenir des matrices encore plus résistantes à la pression.

Puis à partir de 1860 les recherches se concentrent sur le report de la photographie. Plusieurs expérimentations conduisent à désigner finalement la photographie comme procédé durable, puis l’image tramée qui mettra fin à la production d’images par gravure sur bois dans la presse. L’édition des premières photogravures suscitent quand même des réactions esthétiques primitivistes, dans les éditions d’art où le bois est transposé sur des clichés phototypes.

La photogravure, propagateur de la diffusion des images du monde.

La photogravure origine de l’image globalisée.

Apparue dans les années 1850-1860, la photogravure s’impose vers 1880-1900. Répond à la demande croissante de reproduction fidèle des photographies et dessins dans les livres, revues et journaux. Permet de combiner texte et image dans une même publication avec une qualité inédite.

L’outil technique l’objet de photogravure Hélio gravure (solaire)

Principe technique La photogravure est un procédé photomécanique permettant de transférer une image photographique sur une plaque métallique gravée (souvent en cuivre ou zinc), destinée à être imprimée en creux (taille-douce) ou en relief (similigravure). Étapes principales : Préparation de l’image : On part d’un négatif photographique.

L’image est trammée : on la transforme en points de différentes tailles grâce à une trame photographique.

Transfert sur la plaque : Une plaque métallique est enduite d’un vernis sensible à la lumière (gélatine bichromatée).

L’image tramée est projetée (par contact ou agrandissement) sur cette plaque à l’aide de lumière UV.

Gravure : La plaque exposée est insolée (durcie aux zones exposées). Puis elle est gravée à l’acide (souvent à l’acide nitrique) : l’acide attaque plus ou moins profondément selon les zones d’exposition.

Encrage et impression : Encre appliquée dans les creux (taille-douce). Pression sur le papier pour transférer l’encre. Matériaux et outils utilisés Descriptions 39 40 41..

Applications Livres illustrés de luxe (portraits, paysages, œuvres d’art). Revues d’art et scientifiques.

Catalogues commerciaux. Cartes postales.

Reproductions photographiques dans les journaux (avant l’offset).

Avantages

Qualité exceptionnelle des détails. Tonalités riches, proches de la photographie originale.

Durable pour des tirages moyens.

  • Limites : Processus lent et coûteux.
  • Tirages limités comparés à l’offset. Nécessite une grande maîtrise technique.
  • Exemple notable
  • « L’ Art » (1875-1896) : revue artistique française qui fit un large usage de la photogravure pour reproduire des œuvres d’art avec grande finesse.
  • Lithographie vs Offset : Expression artistique & Affiche Lithographie : un vecteur d’art libre
  • Le dessin se fait directement sur la pierre, avec des crayons gras, ce qui donne une grande liberté. Utilisée pour l’affiche dès les années 1860-1870, surtout à Paris.
  • Des artistes comme Jules Chéret ou Toulouse-Lautrec font de l’affiche un art à part entière. Mais tirages coûteux, lent processus de chromolithographie.
  • Offset : l’héritier industriel
  • Récapitulatif technique de l’offset. Découverte accidentelle en 1903 par Ira Washington Rubel, imprimeur américain.

Offset

Etapes : Image gravée sur une plaque souple (souvent en aluminium).

Mouillage : parties non imprimantes reçoivent de l’eau.

Encrage : l’encre grasse n’adhère qu’aux parties à imprimer.

Transfert :

La plaque imprime sur un blanchet en caoutchouc (cylindre intermédiaire). Le blanchet imprime ensuite sur le papier.

Avantages :

Excellente qualité d’image (détails, aplats). Grande vitesse.

Adapté à tous types de supports.

Compatible avec l’impression en couleurs (CMJN).

Influences de l’expression artistique par l’affiche.

Affiches modernes de masse : campagnes politiques, cinéma, publicité._ Réduction du coût accessibilité des images imprimées au plus grand nombre.

Nouvelles possibilités visuelles (dégradés, détails fins, trames photomécaniques).

Les artistes continuent à créer, mais souvent adaptés au cadre industriel (mise en page, quadrichromie). Conséquences techniques de l’offset : révolution expressive du dessin imprimé , début de l’affiche comme art.

L’offset représente un prolongement industriel qui a permis de démocratiser massivement l’image imprimée, transformant ainsi la manière dont le public interagit avec l’art. Ce procédé unique permet de reproduire des images avec une précision et une qualité impressionnantes, faisant de l’impression un sujet accessible à un large public. La capacité de produire des œuvres à grande échelle sans contact direct entre l’artiste et la plaque d’impression a ouvert la porte à de nouvelles formes d’expression artistique.

Un des résultats direct de cette technique a été la prolifération d’affiches modernes qui sont devenues emblématiques dans le domaine des campagnes politiques, du cinéma et de la publicité. Ces affiches, souvent monochromatiques ou utilisant la quadrichromie, permettent de transmettre des messages puissants à une vaste audience, accompagnés de visuels frappants. La réduction significative des coûts de production a contribué également à la large diffusion de ces œuvres, rendant l’art imprimé accessible à un plus grand nombre de personnes.

Ainsi, des nouvelles possibilités visuelles se dessinent, intégrant des dégradés subtilement travaillés, des détails fins qui captent l’œil et des trames photomécaniques qui donnent de la profondeur. Les artistes d’aujourd’hui explorent ces techniques tout en respectant les exigences des mécanismes industriels, modifiant ainsi leur approche artistique pour s’adapter aux objectifs commerciaux tout en continuant à exprimer leur vision créative.

La récente exposition d’Orsay, L’image dans la rue, illustre parfaitement l’évolution des affiches autour d’un même thème tout au long de la période allant de 1880 à 1930. En visitant la galerie de l’image rue de Seines, les visiteurs peuvent retracer l’histoire de nombreux artistes et ateliers, découvrant ainsi les enjeux créatifs qui ont sous-tendu ce mouvement. Ces éléments témoins d’une époque où l’affiche a non seulement servi à annoncer un événement, mais également à revendiquer un espace artistique, soulignent son rôle central dans la culture visuelle du 20ème siècle et au-delà.

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