Tous les articles par Bertrand Boucquey Bonehill

The stylite holds it hard ou more precisely, he tries to strike the pose sat on a pole in the middle of the Agora, eager to explain, guilty of harsh lucidity, the guy lives dangerously. (search for meaning before acerbic critics). La pose est un exercice difficile. Narcissisme actif et critique. Tenter de poser comme modèle pour avoir son portrait rendu par un peintre est un exercice périlleux, où il faut savoir rester éveillé et empli de conscience et de présence à soi et au monde environnant, lire les témoignages des modèles des séances de pose avec Giacometti ou avec Cézanne pour s'en assurer. Le stylite est comme une extension littéraire de cette conscience à soi et au monde, une lucidité d'insomniaque.

Liminaire à l’histoire de l’Imprimerie

Les affres de l’éditeur/ rédacteur de communications liant histoires techniques et sociales, art et société au XIXe siècle dans les champs du savoir des imprimeurs, lithographes, typographes et autres calés du point et des encres et des papiers.

« Le tour de force qui a été la réalisation de livres imprimés et illustrés offre un exemple frappant de la multiplicité de découverte individuelle que requiert l’apparition de résultats nouveaux. Dans son ensemble cet accomplissement nécessitait l’invention préalable du papier et des encres grasses, celle de la xylographie, le perfectionnement de la gravure sur bois, la mise au point de presse et de techniques spéciales de pressage adaptées aux besoins de l’imprimerie. En un sens, l’histoire même du papier, distincte de celle de l’imprimerie, quand il faut bien se rendre compte que l’imprimerie n’aurait pu se répandre, pour la peine si l’on n’avait pas disposé de ce support. Le parchemin est difficile à manier, coûteux et n’est disponible qu’en quantité rigoureusement limitée, les livres seraient restés un produit de luxe, si l’on n’avait disposé que du parchemin pour les imprimer. Le papyrus est rugueux fragile et impropre à l’imprimerie. L’importation en Europe depuis la Chine des techniques de fabrication de papier chiffon a donc été une importante condition préalable. Aujourd’hui, on connaît de façon certaine l’origine de ce produit et les stades de son long voyage de ‘Extrême-Orient à  l’Europe, de sorte que la chronologie des diverses étapes a pu être établie avec exactitude. » Marshall McLuhan (1911-1980).

L’histoire d’un original – Lord Stanhope .

L’histoire de Charles Stanhope – Un aristocrate scientifique (1753-1816)

Un noble peu ordinaire : Charles Stanhope, 3e comte Stanhope, naît à Londres le 3 août 1753 dans une famille aristocratique britannique privilégiée. Éduqué à Eton puis à l’Université de Genève où il étudie les mathématiques et se passionne pour la liberté. Il est élu à la Royal Society à seulement 19 ans. Le démocrate radical : Contrairement à son milieu aristocratique, il se fait appeler « Citoyen Stanhope », sympathise avec les révolutions américaine et française. En 1795, il propose une motion contre l’interférence avec la France et se retrouve en « minorité de un » – un surnom qui lui restera toute sa vie. L’inventeur prolifique : Il invente deux machines à calculer, une presse d’imprimerie, une lentille de microscope, une machine de stéréotypie, une voiture à vapeur, un ciment durable et une ardoise artificielle. La presse révolutionnaire (vers 1800) : Vers 1795-1800, Stanhope crée la première presse d’imprimerie entièrement métallique, synthèse des améliorations précédentes. La rigidité accrue du fer et un système innovant de leviers permettent d’obtenir une pression beaucoup plus forte, passant de 200 à 250 feuilles par heure.

Le geste généreux – mais pas d’envie de fortune : Stanhope était un scientifique aisé plus intéressé par l’avancement technologique que le profit. Il choisit de ne pas breveter sa presse pour que son invention puisse se répandre dans le monde entier et améliorer l’imprimerie. Conclusion : Contrairement à d’autres inventeurs, Stanhope n’a pas cherché la fortune avec sa presse révolutionnaire. Aristocrate fortuné, il a préféré le progrès de l’humanité au profit personnel, offrant gratuitement son invention au monde entier. Il meurt le 15 décembre 1816 à Chevening, Kent, dans le domaine familial – riche de naissance, généreux par conviction

Vitrine des expositions de livres et des éditions au musée AMI Malesherbes.

Bouquinistes et librairies

Les bouquinistes, vendant des livres d’occasion, ont été reconnus par la loi en 1822 et ont évolué au fil du temps.

La réglementation du prix du livre a été un enjeu majeur pour les libraires, avec la création de syndicats pour défendre leurs intérêts.

La Chambre syndicale des libraires de France a été fondée en 1892 pour réglementer le secteur. ​

LES ENCRES D’IMPRESSION AU XIXe SIÈCLE

(archives de l’industrie graphique française)

L’encre d’imprimerie au XIXe siècle connaît une révolution industrielle et chimique sans précédent.    Contexte de transformation (1800-1850), avec les presses en fonte de Stanhope (1800) puis les rotatives de König (1814). L’explosion de la demande et  un défi technique majeur qui est l’adaptation aux nouvelles vitesses d’impression : Les encres traditionnelles artisanales ne convenaient plus aux cadences industrielles (rotatives atteignant 1000 exemplaires/heure vers 1850).

Nécessité d’encres à séchage rapide mais restant fluides sur les rouleaux. L’innovation : la chimie des pigments, avec entre autres la découverte du bleu de Prusse synthétique (déjà connu mais industrialisé vers 1820).  Et une Révolution (ter/quarte/quinte on en les compte plus..) : Les couleurs d’aniline issues du goudron de houille (Perkin, 1856).      Grâce à cette composition modernisée, c’est un remplacement progressif du noir de fumée artisanal par le noir de carbone industriel qui induit la standardisation du matériaux avec de l’huile de lin cuite et des additifs chimiques contrôlés.                                                           Une introduction de résines fossiles (colophane) et de vernis synthétiques, s’impose en utilisation par l’application (milieu XIXe siècle) de la typographie des journaux.

Couplant : Pigment : Noir de carbone léger pour séchage rapide.& Liant : Huile de lin faiblement cuite + pétrole lampant dont la particularité est une encre à bon marché,et au séchage par absorption/ Pour la lithographie commerciale c’est toujours le Pigment : Noir de vigne ou noir d’ivoire qui est utilisé pour la finesse et en liant soit un vernis lithographique (huile cuite + cire). Innovation : Encres grasses spécifiques pour la pierre calcaire Chromolithographie (impression couleur) : De nombreux pigments avec une Palette élargie (vermillon, chrome jaune, outremer artificiel). Liant : Vernis transparent pour superposition des couleurs servant l’excellence et l’exclusivité pour cette méthode jusqu’à 20 passages pour les œuvres de luxe

Industrialisation et commerce.

Vers 1860 en France   c(‘est la création des grandes fabriques d’encres (Lorilleux à Paris, 1818). Avec une production annuelle dépassant les 1000 tonnes. On peut se féliciter d’une forte exportation mondiale des encres françaises de qualité.  Mais Rattrapé par l’inovation anglo-saxonne avec leur développement des encres pour rotatives rapide et les Brevets sur les siccatifs au cobalt et manganèse qui assoit la domination britannique sur le marché des encres de presse. Fin du siècle : Introduction des pigments azoïques (1880). Mécanisation complète du broyage (broyeurs à cylindres). Normalisation internationale des qualités d’encres.

Clavier – la machine à écrire

Invention de la machine à écrire, les Dates clés : 
  • 1868 : Christopher Latham Sholes, Carlos Glidden et Samuel W. Soule déposent le brevet de la première machine à écrire vraiment fonctionnelle. 
  • 1er mars 1873 : Remington rachète le brevet pour 12 000 dollars et commence la fabrication.
  • 1874 : Commercialisation de la Remington No.  1 (Sholes & Glidden), première machine à écrire produite en série avec succès. 
  • 1878 : Le modèle Remington 2 introduit les minuscules, tournant révolutionnaire.
  • Entreprises les plus célèbres : 
  • Remington – E. Remington and Sons, fabricant d’armes qui se diversifie dans les machines à écrire 
  • Underwood – Underwood No. 5 (1900) : la machine standard du XXe siècle, avec frappe visible 
  • IBM – IBM Selectric (1961) : révolutionne l’industrie avec son mécanisme à boule pivotante 
  • Olivetti – Olivetti Lettera 22 (années 1950) : modèle portable apprécié des écrivains, design élégant…
  • Autres marques : Blickensderfer (1892), Hermes-Baby par Paillard-Bolex (1935-1989) 
  • Machine de Kœnig et Baeuer

Le Papier révolutionne les supports d’impression au XIXe siècle

Papier au XIXe

Les Papiers dans l’Industrie de l’Impression au XIXe siècle

Révolution (B,T,Q, Q ?) technique et transformation culturelle.

L’histoire du papier au XIXe siècle est celle d’une métamorphose industrielle sans précédent, qui transforma radicalement les conditions de production et de diffusion de l’écrit. Au seuil de ce siècle décisif, l’industrie papetière demeurait prisonnière de traditions séculaires : le papier se fabriquait encore feuille à feuille, à partir de chiffons recyclés, dans des moulins dispersés le long des cours d’eau. Cette production artisanale, héritée de cinq siècles de savoir-faire, se heurtait désormais à une demande croissante qu’elle ne pouvait plus satisfaire. Cette autre « révolution » commença en France, dans les dernières années du XVIIIe siècle, avec l’invention de Louis-Nicolas Robert. Employé à la papeterie d’Essonnes, jeune homme il imagine en 1798 une machine capable de produire du papier en continu, sur une toile métallique sans fin. Son brevet, déposé le 18 janvier 1799, marquait la naissance d’une nouvelle ère.

Cependant, c’est en Angleterre que cette invention trouva son plein développement. Les frères Fourdrinier, Henry et Sealy, perfectionnèrent le dispositif entre 1803 et 1807, créant la machine qui porterait leur nom et qui permettrait bientôt de produire jusqu’à trente mètres de papier par minute. En une décennie, cette mécanisation fit chuter les coûts de production de moitié, rendant le papier plus accessible et ouvrant la voie à une véritable explosion de la consommation.

Mais la véritable révolution vint de la découverte de nouvelles matières premières. Depuis le Moyen Âge, le papier occidental se fabriquait exclusivement à partir de chiffons, ces vieux textiles patiemment collectés par les chiffonniers. Or, la demande explosait : journaux, livres, documents administratifs, affiches commerciales réclamaient toujours plus de papier. La pénurie de chiffons menaçait d’étrangler cette industrie naissante. C’est un modeste tisserand saxon, Friedrich Gottlob Keller, qui apporta la solution en 1843. Il imagina de réduire le bois en pâte par un procédé purement mécanique, utilisant de grandes meules de grès pour broyer les fibres. Son invention, brevetée en 1844, ouvrait l’accès à une ressource quasi illimitée : les forêts d’Europe et d’Amérique.

Au terme du XIXe siècle, l’industrie papetière avait accompli sa mue spectaculaire. La production avait été multipliée par cent, plus de cinq cents types de papiers différents étaient désormais disponibles, et l’accès universel à l’écrit était devenu réalité. Cette transformation avait facilité l’alphabétisation massive, permis l’essor de la presse quotidienne, et ouvert de nouveaux horizons à la création artistique avec l’affiche et la chromolithographie. Les avancées technologiques permirent également de diversifier les usages du papier, transformant ainsi la manière dont l’information et la culture étaient diffusées au sein des sociétés.

Pourtant, cette réussite portait en elle les germes de défis futurs. La tension entre quantité et qualité, l’impact environnemental de l’industrie, les problèmes de conservation des papiers acides constitueraient les grandes questions du XXe siècle. L’héritage de cette période n’en demeure pas moins fondamental : en un siècle, le papier était passé du statut de denrée rare et chère à celui de support démocratique du savoir et de la culture, accomplissant ainsi sa mission historique dans la diffusion des Lumières et l’émancipation des peuples par l’écrit.

En résumé, la transition du papier au XIXe siècle est une illustration frappante des changements sociaux, économiques et culturels d’une époque en pleine mutation. Pour les intéressé.e.s, le document complet est à votre disposition pour approfondir ces transitions et découvrir plus en détail les innovations qui ont jalonné cette période charnière de l’histoire de la technologie et de l’écrit.

Note : (F) L’Alfa : graminée méditerranéenne dont la fibre servait au XIXe siècle à fabriquer du papier d’impression de luxe. La production industrielle a décliné, mais elle subsiste encore en Tunisie (SNCPA).

Imprimeurs et typographes célèbres

Parmi les noms marquants revient celui de Didot,  dynastie du monde de l’imprimerie vers 1730, dans une activité qui perdurera jusqu’au seuil de 1980. Avec François Ambroise Didot, (1730-1840) l’ introduction du cylindre hollandais dans la papeterie française contribue à la mise au point de la presse à un coup, il développe une activité de fonderie et inventera établira une nouvelle unité de mesure typographique (le point Didot -1775). Son fils Pierre Didot (1761-1853) accompagne les bouleversements politiques qui surviennent à la révolution, consolide la position institutionnelle de l’entreprise en à peine cinq ans, posant comme un partenaire exclusif des marchés dit réservés. Il est l’imprimeur du Sénat en 1800 de la cour impériale en 1812 puis du roi Louis XVIII, lors de la première restauration. Firmin Didot (1764-1838), puis son fils Ambroise Firmin-Didot, (1790-1876), développent les relations étroites avec l’institut et les académies. Didot éditeur, des sixième et septième édition du dictionnaire de l’académie française de 1837 et 1877 Ambroise Firmin Didot helléniste et savant reconnu, fut membre libre de l’académie des inscriptions est des Belles Lettres en 1872. Didot = créations typographique, mais pas que.. Firmin. Didot a par ailleurs contribué à l’invention de la stéréotypie que l’on évoquera plus loin. Il fut également un grand graveur de caractère et inventeur développant moulin à papier et techniques de création du papier. Grand entrepreneur de l’imprimerie attentive à l’innovation il participe au progrès technologique de plusieurs secteur concomitant papier / gravure / illustration / composition / impression, malgré la séparation croissante des fonctions ils maintiennent également parfois une activité d’édition.

Une Histoire de l’Imprimerie et de la chose imprimée.. :

« Somme toutes, les compagnons puis plus tard les ouvriers typographes ou imprimeurs ont été longtemps à la pointe des revendications sociales et politiques mais aussi esthétiques en favorisant la Bibliodiversité . Leurs statuts d’intellectuels ouvriers ainsi qu’une hérédité prestigieuse mais partiellement fantasmée leur ont confié la préservation, l’amélioration et la transmission d’un patrimoine universel ( leurs savoir-faire) destiné à apporter la lumière aveuglante de la vérité au monde. Un rôle qu’ils ont eu à cœur d’assumer pleinement et qui a fait leur fierté et leur identité professionnelle et culturelle ». Une histoire de l’imprimerie et de la chose imprimée » . Olivier Deloignon .

Séquence Film de presse lithographique, le pressier et ses assistants – AMI Malesherbes.

Lithographie, l’art délicat des surfaces entre le gras et l’eau.

Le principe de la lithographie développé par Aloïs Senefelder bavarois (1771 -1834) à partir de 1796 repose sur le recours à une Pierre calcaire.

L’anecdote (X) de sa marque au crayon d’une liste de blanchisserie sur une pierre de son seuil. C’est par cette tension naturelle qu’est la répulsion entre l’eau et les corps gras, c’est-à-dire l’encre système et un crayon gras comme trace d’une forme sur une Pierre lisse, la pierre est mouillée (humectée) puis on efface cette trace et l’on presse un rouleau encré. Soudain se sont les zones oléo plies du crayon accueille donc l’encre qui est repoussé des zones mouillées humides sur la Pierre. La feuille de papier est ensuite pressée sur la Pierre et l’on renouvelle l’encrage normalement à chaque feuille.

Expliqué ainsi cela peut paraitre simple, ou diablement obscure.. mais il faut garder à l’esprit que les derniers Lithographes professionnels devaient suivre une formation très exigeante de plus de trois ans et quelques années d’apprentissage avant d’être nommés maitres lithographes. (Z) Maitriser le trait dessiné, à la plume, la calligraphie entre autres procédés, autant que d’avoir également une maitrise de l’orthographe et des sciences communes.

à ce propos : la procédure pour les imprimeurs lithographes en France jusqu’aux années 1950 , une formation par l’apprentissage

L’apprentissage durait 3 à 4 ans (sujet de conflit entre syndicats ouvriers qui revendiquaient 4 ans et l’administration qui imposait 3 ans).

Contrat : À partir de la loi du 20 mars 1928, le contrat écrit d’apprentissage devint obligatoire. Le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) Création : Le CAP d’« imprimeur lithographe » fut créé le 30 avril 1932 pour le département de la Seine. Spécialisations : En 1944, un CAP spécifique « lithographie (reporteur et conducteur) » fut homologué. En 1953, le CAP « imprimeur lithographe offset » fut créé. Conditions : Cours professionnels obligatoires durant l’apprentissage Examen de fin d’apprentissage obligatoire Le règlement général fut homologué le 1er septembre 1950, puis révisé en 1960 Restrictions : Le nombre d’apprentis était limité à 20% dans le secteur du Labeur (travaux commerciaux), et interdit dans la Presse.

La découverte fortuite d’Aloys Senefelder

L’anecdote de la blanchisseuse  Munich, 1796. Aloys Senefelder, jeune acteur et auteur dramatique né à Prague en 1771, cherche désespérément un moyen d’imprimer ses pièces de théâtre et ses partitions musicales à peu de frais. Pratiquement ruiné, il ne possède presque plus rien, ni argent, ni mobilier.

Le moment décisif : Un jour, n’ayant pas de papier sous la main, Senefelder écrit sur le pavage du sol les comptes de sa blanchisseuse.  Sa mère lui demande de noter la liste du linge confié à la blanchisseuse. Faute de papier, il utilise l’une de ses pierres polies sur laquelle il inscrit la liste avec une encre à la cire qu’il emploie ordinairement pour ses retouches.  Il encre ensuite la pierre avec un vernis d’huile de lin très épais et de noir de fumée, la lave à l’eau de savon, l’encre de nouveau avec un tampon, et l’épreuve réussit  assez bien. Il découvre ainsi le principe jouant sur l’antagonisme chimique des surfaces de pierre restées nues (hydrophiles) et celles  qui reçoivent l’encre grasse (hydrophobes).

La réponse légendaire : Quand on demandait plus tard à Senefelder comment il avait réalisé sa merveilleuse découverte, il répondait simplement : « En écrivant le mémoire de ma blanchisseuse ».  La lithographie est brevetée par Senefelder à Munich en 1799. Mais l’invention ne lui assure pas la fortune. Au contraire :Les déboires financiers : Senefelder n’est pas un homme d’affaires. Johann André (X) lui offre 2 000 florins pour son procédé et devient son associé.  Senefelder se retrouve concurrencé par des ouvriers qu’il a formés ou des investisseurs qui rachètent les brevets. Carl Strohofer publie en 1806 « le Secret de la lithographie », s’attribuant l’invention de Senefelder. Entre 1807, Senefelder et Gleissner signent un contrat pour imprimer des lithographies ; l’entreprise fait faillite en 1809.

Fin de vie modeste : En 1822, Senefelder quitte Paris pour Munich où il touchera une pension jusqu’à sa mort le 24 février 1834. Il avait ouvert contre l’avis de sa femme une boutique rue Servandoni à Paris – sans succès apparent.

 Conclusion : Malgré son génie inventif, Senefelder termine sa vie avec une simple pension, ayant vu d’autres s’enrichir avec son procédé, faute de sens commercial. Son invention a fait la fortune de nombreux imprimeurs, mais pas la sienne.

bis.. Johann André – Éditeur et compositeur de musique 

Il y a en fait deux Johann André de la même famille :

1.Johann André (le père) Né à Offenbach-sur-le-Main le 28 mars 1741, mort le 18 juin 1799, compositeur, éditeur de musique, chef d’orchestre et librettiste allemand. Fonde sa maison d’édition musicale en 1775 ou 1776 à Offenbach. En 1799, plus de 1 000 titres figurent au catalogue.

2.Johann Anton André (le fils) Né le 6 octobre 1775 à Offenbach, mort le 6 avril 1842, éditeur de musique et compositeur, reprend l’affaire familiale en 1799.

Le lien avec Senefelder : En 1799, Johann Anton André achète les droits d’impression lithographique à Aloys Senefelder ; il engage ce dernier pour développer ce nouveau procédé dans sa maison d’édition à Offenbach.

Senefelder accepte de collaborer avec André et lui accorde le droit d’utiliser sa technique pour la première fois en 1800 pour le propre opéra d’André.  Autre acquisition célèbre : En 1799, André acquiert des manuscrits de Mozart auprès de sa veuve Constance : plus de 270 œuvres dont Les Noces de Figaro, La Flûte enchantée.

Panneau d’illustration procédé de Stéréotypie Musée AMI Mlaesherbes

Naissance de la stéréotypie

David Bellos

« L’idée fondamentale de tous les procédés de stéréotypie est de remplacer la forme de caractères mobiles par un bloc solide ou cliché portant le texte en relief. L’avantage d’un cliché est qu’on peut le déplacer, l’emmagasiner et le réutiliser au fur et à mesure des besoins, sans que cela nécessite une nouvelle composition coûteuse ni immobilise un grand stock de caractères. Les premiers clichés de ce genre furent réalisés dès la fin du XVI* siècle en Hollande, en soudant les caractères les uns auxautres. Entre 1725 et 1739, l’orfèvre édimbourgeois William Ged réussit à mouler des formes avec du plâtre et à couler des planches imprimantes à partir de ces formes. Le procédé était connu à Erfurt avant 1740, et on le retrouve en Écosse, chez l’imprimeur Foulis, vers 1780. En 1786, F.-I.-J. Hoffmann lança le prospectus de son Journal polytype (stéréotype), qui ne parut jamais; la même année, l’imprimeur Carez, à Toul, fabriqua desmatrices métalliques (en étain) à partir de caractères mobiles en forme. En 1795, Firmin Didot imprima lesTables de Logarithmes de Callot avec des planches moulées (stéréotypées), et l’année suivante Louis-Étienne Herhan (1768-1855) déposa un brevet d’invention pour la fabrication de pages-matrices à partir de matrices-types mobiles – une idée qui finira par donner les machines monotype. Après 1799, Didot fabriqua des clichés stéréotypes des classiques du domaine public et les vendit aux autres imprimeurs ;un très grand nombre d’exem- plaires de Racine, de Molière, de Voltaire, etc. furent imprimés sous l’Empire et la Restauration avec ces stéréotypes Didot. »

Doré Gustave – Photographie NADAR 1858

Un artiste n’est rien sans son graveur..

Gusatve Doré ( 1832 -1883) Héliodore-Joseph Pisan (1822-1890)

Parcours

Fils d’un cordonnier de Lorgues, il monte à Paris à 14 ans et apprend la gravure sur bois auprès de Jean Best, fondateur de l’atelier ABL (Andrew, Best, Leloir).

En 1842, il grave les Scènes de la vie publique et privée des animaux de Grandville pour l’atelier ABL.

Collaboration avec Gustave Doré

Il devient le principal interprète de Gustave Doré, gravant la majorité de ses illustrations. Ses chefs-d’œuvre : L’Enfer, Don Quichotte et La Bible de Doré.

Expertise technique

Considéré par Henri Beraldi comme l’un des plus grands graveurs sur bois de bout du XIXe siècle, il est un acteur majeur du développement de la gravure de teinte, permettant le rendu des demi-teintes.

Famille d’artisans

Ses deux frères furent également graveurs : Théodose (1824-1846) et Anthelme (1826-1911).

Reconnaissance

Chevalier de la Légion d’honneur en 1883 Wikipedia

Également peintre et aquarelliste (expositions au Salon dès 1849)

L’offset

Etapes : Image gravée sur une plaque souple (souvent en aluminium).

Mouillage : parties non imprimantes reçoivent de l’eau.

Encrage: l’encre grasse n’adhère qu’aux parties à imprimer . Transfert:

La plaque imprime sur un blanchet en caoutchouc (cylindre intermédiaire). Le blanchet imprime ensuite sur le papier.

Avantages :

Excellente qualité d’image (détails, aplats). Grande vitesse. Adapté à tous types de supports. Naissance des entreprises du cartonnage et des impressions sur plastique que. Compatible avec l’impression en couleurs (CMJN). Influences de l’expression artistique par l’affiche Affiches modernes de masse : campagnes politiques, cinéma, publicité. Réduction du coût accessibilité des images imprimées au plus grand nombre.

Nouvelles possibilités visuelles (dégradés, détails fins, trames photomécaniques).

Les artistes continuent à créer, mais souvent adaptés au cadre industriel (mise en page, quadrichromie). Conséquences techniques ithographie : révolution expressive du dessin imprimé, début de l’affiche comme art.

Offset : prolongement industriel, qui démocratise massivement l’image imprimée sans contact direct de l’artiste avec la plaque — mais en diffusant largement son œuvre, souvent à une échelle inédite.

La récente exposition d’Orsay « l’image dans la rue » est un exemple d’évolution d’affiche d’un même thème de 1880 à 1930, la galerie de l’image rue de Seines retrace également de nombreux artistes et ateliers, histoires d’affiches.

L’histoire de Johannes Gutenberg – L’inventeur ruiné (vers 1400-1468)

Un orfèvre ambitieux : Johannes Gensfleisch_,_ dit Gutenberg, naît vers 1400 à Mayence en Allemagne, dans une famille d’orfèvres et de monétaires (1). Formé aux techniques du travail des métaux précieux, il maîtrise la fonte, la gravure et les alliages compétences qui seront cruciales pour son invention révolutionnaire.

L’idée géniale : Vers 1450, à Mayence, Gutenberg met au point l’imprimerie à caractères mobiles métalliques en combinant plusieurs innovations : les caractères en plomb coulés dans des matrices, une presse adaptée du pressoir à vin, et une encre grasse spéciale. Son _chef-_d’œuvre : la Bible à 42 lignes, achevée vers 1455, considérée comme le premier livre imprimé en Occident.

Le partenaire qui devient rival : Pour financer son projet coûteux, Gutenberg s’associe avec Johann Fust, un riche orfèvre de Mayence, qui lui prête 800 puis 800 guldens supplémentaires des sommes considérables. Mais les travaux prennent du retard et coûtent plus que prévu.

Le procès fatal : En 1455, alors que les premières Bibles sortent à peine de presse, Fust réclame brutalement le remboursement de ses prêts avec intérêts. Gutenberg ne peut payer. Le procès tourne au désastre : Fust obtient l’atelier, les presses, les caractères, les matrices tout le fruit du génie de Gutenberg. Fust s’associe alors avec Peter Schöffer, l’ancien ouvrier de Gutenberg qui connaît tous les secrets techniques, et continue à imprimer sous son propre nom, s’appropriant la gloire et les profits.

La fin amère : Gutenberg tente de reconstruire un atelier avec l’aide de nouveaux mécènes, mais ne retrouvera jamais sa prospérité. En 1465, l’archevêque de Mayence lui accorde une pension modeste et des vêtements de courtisan une charité pour ses vieux jours.

Il meurt le 3 février 1468 à Mayence, pratiquement dans l’indigence, ayant révolutionné le monde mais n’en ayant tiré aucune fortune. Son invention, qu’il n’a jamais pu breveter, s’est répandue dans toute l’Europe, enrichissant des centaines d’imprimeurs mais pas son créateur.

L’ironie cruelle : L’homme qui a rendu le savoir accessible à tous est mort pauvre et oublié. Ce n’est que des siècles plus tard qu’on a reconnu en Gutenberg le père de la révolution de l’information, l’inventeur dont le génie a changé l’Histoire mais qui n’en a jamais profité.

La famille Gensfleisch maîtrisait la fonte des métaux et la gravure de poinçons pour la monnaie : compétences qu’utilisa Gutenberg pour créer les caractères mobiles. Anecdote : Gensfleisch (‘chair d’oie’) était le vrai nom de famille de Gutenberg. Ironie symbolique : la plume d’oie servait à l’écriture manuscrite, et _’_Chair-d’Oie invente la machine qui la rend obsolète.

Mot de la fin à Marshall McLuhan

«  L’imprimerie a trouvé les encres grasses chez les peintres plutôt que chez les calligraphes, les plus petites des presses à vins ou à catir (tisser et lisser les draps par une calandre) les draps incorporaient la plupart des éléments essentiels de la presse d’imprimerie. Les principaux problèmes à résoudre relevaient des arts de la gravure et de la coulée des métaux. On avait besoin de l’orfèvre et de plusieurs autres artisans pour réunir la famille d’inventions qui constituent l’imprimerie. C’est une histoire tellement complexe qu’on a pu se demander ce que Gutenberg avait inventé. Hucher répond malheureusement qu’il n’existe pas de réponse tranchée, parce que nous ne disposons vraiment d’aucun témoignage valable de cette époque. Sur le menu des méthodes de fabrication des premiers livres. La même chose s’est produite dans les usines Ford où l’on n’a pas consigné le détail des opérations du montage des premières voitures. Comment l’apparition de l’imprimerie a-t-elle influencé la société de l’époque ? C’est la réponse à cette question que nous cherchons, tout comme les historiens de l’avenir tenteront de relever la liste des conséquences de la radio sur le cinéma ou celle de la télévision sur l’attitude des gens face à de nouvelles sortes d’espaces de diffusions et de communications. Il a sans doute été naturel à Rabelais dans son cinquième livre, de chanter les louanges du livre imprimé comme fruit nouveaux du pressoir à vin :

Bien que Rabelais n’utilise pas le terme technique moderne de « presse à imprimer » comme un ingénieur le ferait, il file une métaphore puissante entre l’action du pressoir à vin et la diffusion de la pensée.

Dans ce chapitre, la prêtresse Bacbuc explique que le savoir n’est pas enfermé, mais qu’il doit être « extrait ». Elle compare le livre à une bouteille et le processus de révélation à la transformation du raisin :

« Les feuilles de ce livre ne sont point de papier, ni de parchemin… mais de la matière d’une plante nommée Vitis [la vigne]. »

Histoire de l’imprimerie et de ses métiers

Tentative de placer en ordre de cette communication 100 ans de

L’Histoire des techniques de l’imprimerie, dans l’évolution des besoins de l’impression est avant tout un tournant technologique amorcé à la fin du XVIIIe qui s’est accru entre le XIXème et le début XXème siècle. Nous évoquerons notamment les outils et les matériaux utilisés,

les ateliers et la qualité d’ouvrier qui requiert plutôt le titre de techniciens spécialisés.

XVIIIe siècle, c’est par la « presse a un coup » que s’impriment en un seul mouvement du barreau toute la surface d’une feuille d’impression. L’apparition des premières presse mécaniques à cylindre vers 1830, au milieu de ceci, et la généralisation des fabriques de papier en continu qui s’implantent en France à partir de 1860 ont représenté une révolution technologique majeure dans le monde de l’impression. Cette transition n’a pas simplement transformé la méthode de production, mais a également ouvert des nouvelles opportunités pour les artisans, de nouveaux ateliers sont faits naître, et la dynamique de l’industrie s’est accélérée. Tout ce juste avant la mécanisation de la composition et le perfectionnement des procédés de gravure et de photogravure ont non seulement accéléré les créations d’ateliers, mais ont aussi contribué de manière significative à la puissance et à l’influence des grandes familles d’imprimeurs, qui, par leur savoir-faire, ont réussi à dominer le marché, rendant l’impression plus accessible et permettant la diffusion de la culture et des idées auprès d’un public de plus en plus large, préfigurant ainsi les grandes révolutions culturelles qui allaient suivre dans les siècles à venir.

l faut considérer également le volume de production.

Tirage depuis le XVIIIe siècle compte entre 1000 à 2000 exemplaires, ce chiffre double au XIXe siècle, un tirage moyen augmente de 5000 exemplaires 1830 à 80 à 100.000 en 1900.

France ce tirage surpasse celle des titres multipliés par 25, l’estimation, le nombre d’objets imprimés mis en circulation en 1840 et 1910. Pour comprendre cette progression, l’analyse d’une seconde révolution du livre s’accompagne par les nouvelles et efficaces  pratiques et technologies développées pour les machines.

Un bouleversement du travail des papetiers, Pressiers, Relieurs et compositeurs.

Ce tournant amorcé à la fin du XVIIIe s. est aussi du à une demande croissante de documents imprimés (livres, partitions, illustrations etc.).

La population en France passe de 1830 à 1900 de 32 à 40 millions d’habitants qui seront autant de lecteurs, acheteurs de nouvelles et friands des opinions et de l’intérêt général qui seront à informer. Afin d’adapter le secteur de l’imprimerie à la nouvelle conjoncture, des recherches sont entreprises dès la fin du XVIIIe siècle pour accroître la productivité des machines et satisfaire ainsi les exigences du lectorat.

  • la « presse » originelle héritée dans la tradition dites de Gutenberg, subit une série de modifications en profondeur :
  • La presse a presse à un coup, dont l’invention, entre 1781 et 1783, est attribuée tantôt à Laurent Anisson tantôt à François-Ambroise Didot.
  • la presse dites Stanhope, soit la presse à Cylindre qui entrainera vers Rotative ensuite,
  • la presse mécanique à vapeur mise au point par Koenig et Bauer en 1813

La presse dite à bras n’a connu depuis le XVe siècle que des améliorations minimes. Le bois de la fabrication de la presse remplacé par le métal et le système d’un contrepoids développé pour parer à l’utilisation de la force physique. La mise au point de la « presse à un coup » date du dernier tiers du XVIIIe siècle. La presse Stanhope (voir bio du personnage) alors que cette presse présente une synthèse qualitative et solide des précédents modèles de presses se répand dans toute l’Europe et dans le monde.
Le 29 novembre 1814, la presse à cylindre à vapeur de Friedrich Koenig et Andreas Bauer imprime le Times à Londres, débit de 1 100 feuilles/heure. En 1817, les deux inventeurs fondent l’usine Koenig & Bauer à Oberzell près de Wurtzbourg (Allemagne).
Constructeurs de presses qui suivent :
•De jeunes ouvriers quittent l’entreprise Koenig & Bauer et fondent leurs propres ateliers. Le monastère d’Oberzell devient le berceau de la construction de machines d’imprimerie en Allemagne.
En France :
•Hippolyte Auguste Marinoni (1823-1904) crée sa propre entreprise en 1847, livre en 1872 au journal La Liberté la première rotative française
•Henri Voirin (1827-1887), directeur technique chez Rousselet-Normand, construit en 1860 avec Paul Dupont une presse lithographique à cylindre
•Alauzet et Cie (Montrouge), Stanislas Berthier & Durey (« La Minerve », 1869), Charles Derriey (« La Pédale »), Niel et Valuet (1875) Le papier en Continu :
•1799 brevet de Louis Nicolas Robert : une machine au procédé en continu. Le papier chiffon disparait pour être remplacé par le papier à lignine broyée (issu du bois), quelques tentatives avec l’Alfa (F) ( pour une qualité supérieure sont tentées mais le procédé produit un papier trop onéreux.

& la typographie, avec l’élaboration de nouveaux procédés de composition.

Un pas décisif est franchi avec la mise au point du développement de la stéréotypie : désormais, le typographe remplace la forme de caractères mobiles par un bloc solide portant le texte en relief et utilisable à chaque réimpression. Le principal avantage de ce procédé réside dans la plus grande rapidité du travail de composition.

Dans le domaine de l’illustration, la gravure sur pierre lithographique découverte par Aloÿs Senefelder vers 1796 constitue une véritable révolution, qui est introduite en France dès les années 1814-1816.

Le contrôle, un héritage de l’ancien régime.

L’évolution des techniques d’impression entre le XIXᵉ siècle et le début du XXᵉ, Un métier d’excellence et d’indépendance jalousement scruté par les pouvoirs : Pour l’empereur, l’imprimerie est le plus des dangereux des métiers du livre..

Pour exemple le Bureau des journaux des pièces de théâtre, de l’imprimerie et de la librairie

appelés plus couramment, bureau de la presse est créé en 1810 et sera constitutif des fondations de la gestion générale des contenus imprimés au XIXe siècle.

(Préfecture de police, division chargée de l’imprimerie et de la librairie et des journaux dirigée par un certain citoyen Boutcheseiche …ancien maître d’école.)

1830. 68 imprimeurs, 145 libraires – avec 80 imprimeries, à Paris, on croit en contenir le nombre contre une amende de cinq cent livres (époque) contre l’imprimeur contrevenant, comme cela est prévu dans le règlement du 28 février 1783, mais ce sont les tribunaux après, d’âpres et longues bataille juridique, qui se refuseront finalement à appliquer ces amendes.

Cela ne freine pas cependant l’expansion du métier et la réussite des dynasties de l’édition.

Les libraires-éditeurs : dynasties et familles célèbres.

  • progressive à la fin du siècle. Les libraires-éditeurs obtiennent un brevet délivré par le ministère de l’Intérieur (1810-1870), assorti d’un certificat de ‘bonne vie et mœurs’.
  • Les grandes dynasties :
  • Famille Didot : dynastie fondée par François Didot (1689-1757), ami de l’abbé Prévost. François-Ambroise ‘Didot l’aîné’ (1730-1804) invente la presse à un coup et le système des points typographiques. Ses fils Pierre et Firmin perfectionnent les caractères ; Firmin devient imprimeur de l’Institut (1811-1939). Le caractère Didot domine le XIXe siècle. Les Firmin-Didot Frères (Ambroise, Hyacinthe, Frédéric) poursuivent l’œuvre familiale : édition de classiques, sciences, codes législatifs.
  • Famille Panckoucke : Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), originaire de Lille, s’installe à Paris (1762). Libraire-éditeur de l’Imprimerie royale et de l’Académie des sciences, il devient l’un des premiers ‘magnats de la presse’. Éditeur de Voltaire et Rousseau, propriétaire du Mercure de France et fondateur du Moniteur universel (1789). Son œuvre majeure : l’Encyclopédie méthodique (210 volumes, 1782-1832), encyclopédie organisée par sujets, achevée par sa fille Thérèse-Charlotte Agasse. Son fils Charles-Louis-Fleury (1780-1844) crée la Collection Panckoucke (Bibliothèque latine-française), référence pour les classiques latins jusqu’à l’apparition de la Collection Budé. Hôtel de Thou, rue des Poitevins. Maison disparue fin XIXe siècle.
  • Famille Mame (Tours) : Charles-Pierre Mame (1747-1825) ouvre sa librairie à Angers (1778), installe une imprimerie (1781) puis s’établit à Tours (1796). Ses descendants Alfred (1811-1893) et Charles-Ernest (1805-1865) bâtissent la réputation de la maison : édition religieuse, ‘Bibliothèque de la jeunesse chrétienne’, livres de prix. Devise : ‘Arte et Labore’.
  • Louis Hachette (1800-1864) : fonde la ‘Librairie L. Hachette’ en 1826, spécialisée dans l’édition scolaire. Nommé ‘libraire de l’Université’ (1836), il installe des points de vente dans les gares, crée des guides Joanne (1850), lance la Bibliothèque rose (1856) et Le Tour du monde (1860). Hachette devient le premier éditeur européen de manuels scolaires. Surnommé ‘la pieuvre verte’, le groupe contrôle distribution de livres et presse dès la fin du siècle.
  • Frères Garnier : Auguste (1812-1887) et Hippolyte (1816-1911), originaires de la Manche, ouvrent leur librairie au Palais-Royal (1837). Ils rachètent les fonds romantiques (Delloye, Dubochet) et les classiques Panckoucke. Éditent le Dictionnaire Bescherelle (1847-48). S’installent rue des Saints-Pères (1853) dans l’ancien hôtel du gouvernement.
  • Autres grandes maisons : Baillière (médecine), Calmann-Lévy, Larousse, Plon, Dentu, Flammarion, qui réalisent des fortunes comparables aux capitaines d’industrie de l’époque (Schneider, Boucicaut).
  • Géographie parisienne
  • Le Quartier Latin et le Palais-Royal concentrent la majorité des libraires-éditeurs. Spécialisations géographiques : édition religieuse derrière Saint-Sulpice, droit autour du Panthéon, médecine près de l’École de médecine et rue Hautefeuille. Les libraires normands (Saint- Jorre, Jorel, Durel, Belin) occupent une place importante dans la librairie ancienne parisienne.

Évolution du métier, entre sériation des métiers et assouplissement des contraintes.

  • Évolution du métier avec une expansion du lectorat. La population en France passe de 1830 à 1900 de 32 à 40 millions d’habitants qui seront autant de lecteurs, acheteurs de nouvelles et friands des opinions et de l’intérêt général qui seront à informer.
    • Le fossé ne cesse de se creuser au cours du XIXe siècle entre les techniques archaïques de production et les nouvelles machines au cout de revient exigeant, on parle d’un métier qui a perduré et s’est perfectionné mais très peu modernisé en 500 ans. C’est surtout par la constitution des machines dites de la technique de la « presse à un coup », passées du bois et de la vis aux contre-poids et en métal que la majorité des petites et moyennes imprimeries assureront leur continuation, dans des travaux dits « de villes ».
    • La séparation progressive des métiers s’opère après 1850 : libraires, éditeurs et imprimeurs deviennent des professions distinctes. La loi du 29 juillet 1881 établit la liberté de la presse : ‘l’imprimerie et la librairie sont libres’. Le système du brevet napoléonien, en vigueur depuis 1810, est supprimé en 1870.

L’imprimeur et les mouvements sociaux.

Le marché du livre est par tradition revendicatif, on rappellera la première grève contre le roi à Lyon (Le Tric en 15) . La quasi-totalité des ouvriers du secteur disposent d’un taux élevé d’alphabétisation, plus que la moyenne des secteurs industriels et manufacturiers et est également assorti d’une solide culture politique, puisque l’art typographique est considéré depuis le 16e siècle comme un outil d’émancipation.

Entre autres conséquences des progrès mécaniques, le progrès technologique est considéré et regardé dans les ateliers comme un vecteur de crise influant contre la disponibilité et sur les vacances d’emplois qui se répercutent par suite à l’introduction de nouvelles machines.

La « machine » cristallise de manière récurrente les mécontentements sociaux par exemple, l’implantation des presses mécaniques a pour immédiate conséquence la réduction drastique des pressiers, s’ensuivront protestation et bris de machines. Une pure illustration : c’est en absence des ouvriers que la presse vapeur de koenig & Bauer est installée en 1814 à Londres pour l’impression du Times. Les    insurrections de 1830 et 1848 attestent de destruction de presse : Et on peut lire ces libelles et affiches lors de ces mouvements de populations : « respect aux machines s’attaquer aux presses mécaniques c’est ralentir et étouffer la voix de la révolution ».

Composteurs et compositeurs :

Fin du XIXème siècle la composition consiste à aligner les caractères de plomb à la main un par un dans un composteur, ceci depuis l’invention de l’imprimerie, soient 500 ans de composition manuelle.

En1895 la composition manuelle est réglementée, on attend environ 1500 signes par heure. Une feuille A4 de nos copies Word d’un caractère 10 environ comporte 3663 signes, Un livre de 100 pages compte environ 2000 signes et autant en moyenne par page.. Donc Le rendement était stratégique et primordial pour les ouvriers imprimeurs.

Les « typotes » (compositrices) : Le terme exacte, il s’agit de « typotes », surnom donné aux compositrices d’imprimerie. En 1862, Paul Dupont provoqua une grève majeure en voulant employer six femmes compositrices à Clichy. Ce n’est qu’en 1868 qu’un atelier de typographie pour femmes fut finalement ouvert. Les femmes compositrices, appelées « typotes », suscitaient une opposition virulente des syndicats masculins qui les accusaient de faire baisser les salaires.

Mécanisation, des implications sociales.

Les nouvelles Possibilités techniques : plusieurs innovations techniques dans le domaine de l’imprimerie :

  • Mécanisation de la composition des textes : Introduction de machines pour composer les textes, remplaçant la composition manuelle.
  • Gravure photomécanique des images : Techniques comme la gravure, l’héliogravure pour reproduire des images qui introduira ensuite l’Offset.
  • Accroissement du rythme des presses : Utilisation de moteurs électriques individuels pour augmenter la vitesse des presses.
  • Introductiondes«typosdefer»: Machines à composer modernes.
  • Rationalisation des processus : Intégration de la fonderie, du clichage, de la préparation et de la photogravure dans les grandes imprimeries.
  • Modernisation des équipements : Utilisation de presses à pédale et d’autres machines à poing pour améliorer la productivité des petites et moyennes structures.

Ces innovations ont permis une industrialisation progressive de l’imprimerie, augmentant la production et réduisant les coûts.

Impact

La mécanisation a entraîné une diversification des métiers et une augmentation des effectifs, mais a également causé des suppressions d’emplois. Les nouvelles technologies ont modifié les processus de production, nécessitant des ajustements dans les compétences des travailleurs.

Les conflits sociaux liés à la mécanisation ont souvent conduit à des grèves et des manifestations.

Pyramide des âges et des employé.e.s d’une imprimerie en 1906, en tenue et de travail Adoc/photos – AMI Malesherbes

Place des Femmes dans l’Imprimerie.

Femmes dans l’imprimerie : je vous renvoie vers le travail de Maelys-Jade Robert.

https://kirjavalog.over-blog.com/2023/07/l-imprimeur-et-les-imprimeuses.html

Les populations de travailleurs féminines outre les tripotes, sont généralement employés dans le secteur de la papeterie ou de la reliure certaines avant le calage automatisé sur la machine (papier), assuraient la distribution de presses et machines en papier en feuille à feuille en début et en fin des chaînes d’impression.

Les Imprimeries, depuis leurs implantations dans des villes telles que Bordeaux, est connue comme tardive en 1846, ces commerces et leurs ateliers passent souvent par mariage, comme pour la veuve Millanges, la célèbre enseigne qui imprime les essais de Montaigne Rue de la Sau (angle de la rue St James). Simon Millanges est par ailleurs « Imprimeur du Roi » en 1573. Une histoire des Imprimeurs à Bordeaux est disponible et également consultable à l’étage des Patrimoines de la Bibliothèque Mériadeck. De nombreux autres exemples nationaux de ces passages, restent encore tus par les historiens du passé ou enfouis dans les registres d’état civils..

L’UNIIC est l’ union nationale des industries de l’impression et de la communication-1er avril 1847 : Jeannette Bard : Jean Baptistes Baillière : « cercle de la librairie, de l’imprimerie, de la papeterie, du commerce de la musique et des estampes, et de toutes les industries qui concourent à la publication des œuvres de la littérature, des sciences et des arts. »

Syndicalisme et organisations professionnelles. Les syndicats se sont formés pour défendre les intérêts des travailleurs du livre, avec des organisations comme la FFTL.

La loi Waldeck-Rousseau de 1884 a légalisé les syndicats, facilitant la création d’organisations professionnelles. Les relations entre patrons et ouvriers ont évolué, avec des grèves et des négociations pour des conditions de travail améliorées.

Musée AMI Malesherbes.

XIXe siècle : au Grand Bon technologique.

  • A l’émergence d’un nouveau marché. Afin d’adapter le secteur de l’imprimerie à la nouvelle conjoncture, des recherches techniques sont entreprises dès la fin du XVIIIe siècle pour accroître la productivité des machines et satisfaire ainsi les exigences du lectorat. Grâce aux progrès de la sidérurgie, la « presse » originelle héritée dans la tradition dites de Gutenberg, subit une série de modifications en profondeur : de la presse à un coup, dont l’invention, entre 1781 et 1783, est attribuée tantôt à Laurent Anisson tantôt à François-Ambroise Didot. De la presse dites Stanhope, la presse à Cylindre qui entrainera vers Rotative ensuite, à la presse mécanique à vapeur mise au point par Koenig et Bauer en 1813, soient une série d’innovations voit le jour, qui permettent d’augmenter les rendements de façon significative.
    • Ce mouvement s’étend bientôt au domaine de la typographie, avec l’élaboration de nouveaux procédés de composition. Un pas décisif est franchi avec la mise au point du développement de la stéréotypie : désormais, le typographe remplace la forme de caractères mobiles par un bloc solide portant le texte en relief et utilisable à chaque réimpression. Le principal avantage de ce procédé réside dans la plus grande rapidité du travail de composition.
  • Dans le domaine de l’illustration, la gravure sur pierre lithographique découverte par Aloÿs Senefelder vers 1796 constitue une véritable révolution, qui est introduite en France dès les années 1814-1816. Mais cet ensemble d’innovations techniques ne touche qu’un nombre restreint d’ateliers. Seules quelques grandes imprimeries parviennent à se doter des machines les plus récentes, et la majorité des petits ateliers restent à l’écart de ce processus d’industrialisation. Aussi les imprimeries françaises présentent-elles un visage hétérogène tout au long du XIXe siècle.

1830.

La seconde révolution du livre ? En tout cas plusieurs innovations qui s’imposent ont annoncées ce glissement depuis la fin du XVIII e siècle s ’accomplissent vers 1830.

Ce sont d’abord des temps de bouleversements techniques intenses et de découvertes continues. Comme ceux évoqués précédemment.

Parfois cet impact est juste temporaire, mais il touche les différents stades de la chaîne de production / composition / reproduction de l’image, l’alimentation de la presse en papier, les procédés d’impression, avec une intensité de techniques renouvelées qui rompt avec           plus de 300 ans de relatif maintien du procédé typographique.

C’est ce qui caractérisera un futur des industries graphiques qui sont souvent mises en avant lors des expositions universelles ou industrielles du 19e et 20e siècle.

Fonctionnant tel un manifeste des ambitions de l’esprit ou l’innovation soutient les exigences des sociétés modernes.

C’est aussi une autre figure de l’atelier qui s’impose, l’imprimeur.

Jusqu’alors domaine où – libraire, fabriquant, entrepreneur et éditeur étaient liés, ses fonctions de filière seront désormais dissociées dans de nouvelles figures d’emploi et de position économique.

Les besoins majeurs sont l’augmentation des tirages. On demande une réduction des coûts et un raccourcissement des temps de production. Une extrême diversification de la demande est également déployée vers d’autres supports qui ne sont plus le livre. `

Ce sont les travaux dits de ville qui prennent plus de temps et sont une source de revenus à prendre en compte dans la gestion des machines et le temps des ouvriers et donc un coût à maîtriser.

Ce sont « bibelots » et « bilboquets » des termes qui désignent tous ce que sont de menus documents : étiquettes, catalogues commerciaux, factures, règles de jeu, mode d’emploi et prospectus, placard d’annonce diverses, images de dévotion, cartes, programmes, livrets et affiches qui ont assuré la continuation de biens nombreuses imprimeries de villes et deviennent un marché en concurrencens fortes et étendues. Il est à regretter que la conservation de nombreuses de ces publications révèlent un grand manque de matériels à consulter et à étudier dans les collections des bibliothèques. Souffrant de sous-évaluation savante, ou comme l’on dit « overlooked » en anglais.

Cette croissance au 19e siècle accompagne et soutient la variété des spectacles et des divertissements populaires et surtout la naissance de l’industrialisation et d’une forte expansion commerciale, celle de la société de consommation.

Parmi les classes moyennes et la bourgeoisie et même le monde ouvrier une alphabétisation croissante signe le développement sans précédent de la presse périodique à partir du second tiers du 19e siècle.

De A à A et puis à B et à C.

En comptant, entre autres utilisation sociale de l’objet imprimé : l’invitation, le billet de mariage, le faire-part et autres cartes de visite qui seront également illustrés et enrichis par la photographie. L’institution, la manufacture, le commerce et ces particuliers créent les relations de commerce du B to C, ou B to B ou B to A. Avec ces formes des documents entre autres étiquettes et cartonnages imprimés, qui s’ajoutent à d’autres productions éphémères, on croule sous l’imprimé bibelotier et de l’imprimeur qui se distingue par la nature de ces travaux de labeur entre les chaines du livre et de la production de longue haleine et quotidienne des travaux de presse périodique. Pour les travaux de ville les spécificités plurielles des avantages commerciaux seront déployées par les ateliers de bibelotiers comme autant d’avantages techniques, ou les ouvriers et les machines employés sont autant de qualités qui les distinguent entre eux.

Quand ce n’est pas juste par la discrétion qui les caractérise dans les publications polémiques et politiques ou testant les limites des licences sociales et des conventions.

Le système de l’abonnement apparaît fidéliser, les clients en une audience de titre de presse et influent sur le développement initiant cette valeur de sanctions à la production imprimée. Un modèle économique, soutenu par l’apparition de la publicité dès 1828 dans un équilibre des coûts de production.

Un premier hebdomadaire gratuit est entièrement financé par le système des annonces et réclame paraît : « le tintamarre » un journal satirique. Toute cette presse est illustrée donc et c’est le développement d’un contexte économique favorable à une large caste d’emplois, propre au métier du dessin classique aux caricatures et aux thèmes vastes de l’illustration. En bénéficient les textes romancés ou historiques publiés en feuilletons et en introduisant les visibilités de la toilette.

La mode et les nouveautés de la coutures et des décorations intérieures accompagne cette culture de masse.

En 1828, 6000 titres livres sont imprimées en -1889, 15 000 – jusqu’à 25 000 juste avant la Première Guerre mondiale en 1914.

Tous ces titres sont enregistrés dans le registre du dépôt légal à la bibliothèque nationale, ils vont passer de près de 33 000 en 1813 soit une multiplication par 5,5 des chiffres publié en 1840.

composition typographique, forme au musée de l’Imprimerie Bordeaux 1982_2023. ©AMO productions

Début du XIXsiècle : la typographie classique.

Avant la Monotype (1887), la composition en plomb utilisait deux méthodes principales :

Composition manuelle : le typographe prend les caractères dans une casse, les assemble à l’envers dans un composteur, puis transfère les lignes dans un châssis. Durée d’usage : 500-1000 impressions, puis refonte. Variables selon : qualité de l’alliage, pression de la presse, entretien. Les caractères s’usaient progressivement (bords émoussés, hauteur réduite). On les refondait régulièrement pour récupérer le métal, alliage de plomb et d’antimoine.

Les polices ce caractères

Créateurs de polices et Graveurs de poinçons : artisans spécialisés créant la matrice originale (Garamond, Baskerville, Bodoni, Caslon, etc.). Fonderies typographiques : produisaient et commercialisaient les fontes. Souvent le graveur était employé par ou associé à une fonderie. C’était un métier d’élite nécessitant des années d’apprentissage, référence au cabinet des poinçons dont les documents et traités sont consultables en ligne.

Une protection juridique des polices quasi inexistante jusqu’au XXe siècle : pas de dépôt officiel, plagiat courant et légal. Seuls la réputation et les catalogues servaient de reconnaissance.

Concurrence par imitation, Le plagiat était courant et légal, Les fonderies copiaient les polices à succès On identifiait les créateurs par la réputation, les spécimens imprimés et les catalogues commerciaux.

Reconnaissance informelle Attribution par l’usage et la tradition (ex: « le Garamond ») . Les catalogues de fonderies servaient de référence. La renommée du graveur était sa principale protection dans ses matières.

La protection juridique des fontes typographiques, les caractères, n’apparaîtra vraiment qu’au XX e siècle, et reste encore aujourd’hui complexe et variable selon les pays… Ou selon son abonnement à un compte professionnel de système d’exploitation de traitement de texte..

L’accident des barres d’espace dans un atelier de composition typographique, musée de l’imprimerie Bordeaux 2023 ©Boucquey B B

Les familles d’imprimeurs en France.

Par exemple Oberthür à Rennes, Emblématique au XIXe siècle, et une expertise familiale développée à partir du 18e siècle autour des techniques innovantes notamment la lithographie, car strasbourgeois d’origine François Jacques Oberthür (1793 1855) est graveur et collabore avec Aloïs Senefelder, inventeur de la lithographie.

Son fils François Charles, de Strasbourg se rend à Paris afin de se perfectionner, puis s’établit à Rennes en 1838 où il se forme en qualité

d’apprenti dans l’atelier Monteville et Landais.

Les grands imprimeurs s’implantent en périphérie urbaine ou en province le centre-ville est plus onéreux au regard de leurs besoins d’espace pour les machines et le nombre de travailleurs qui sont toujours en expansion. Autre exemple : Paul Dupont à Clichy, Marne à Tours, Berger-Levrault à Strasbourg et Nancy. Oberthür lui-même, à Rennes toujours qui investit afin de se développer dans un terrain en périphérie de la ville.

Paul Dupont : rédige une histoire de l’imprimerie (1854) et « une imprimerie » (1867) est une description de son entreprise.

Lors de son décès on compte 42 machines typographiques et 4 presses lithographiques, 800 employés femmes et hommes (et enfants) travaillent à l’imprimerie à Chaix, spécialisée dans les publications des horaires de chemins de fer.

En 1845 400 ouvriers, sous le second empire à près de 1000 en 1880 où à cette date où il s’établit à Saint-Ouen. S’implanter dans les faubourgs parisiens avec un des ateliers à priori les plus prospères et les mieux équipés. C’est une large entreprise aux politiques encadrantes sociale et paternaliste, qui fournit logement et encadrement pour l’éducation et la santé des ouvriers et de leur famille, finançant la construction des logements ouvriers, l’électrification des espaces privés, la création d’équipements pédagogiques, sanitaires et une organisation des loisirs. Promouvant formation professionnelle et le rôle des femmes dans les ateliers.

Ce modèle pouvant être à mis au compte de Napoléon Chaix. Napoléon Chaix (1807-1865)* met en place le système de participation aux bénéfices en 1842 dans son imprimerie parisienne du quartier de la rue Bergère à Paris, spécialisée dans les horaires de chemins de fer, puis étendue aux guides, atlas, affiches, périodiques et dépliants publicitaires. Paul Dupont crée une école professionnelle et une caisse de secours avec adhésion obligatoire qui ouvre des droits à l’indemnité lors des arrêts de travail par maladie et donne accès aux consultations médicales. Paul Dupont instaure également un dispositif de participation aux bénéfices et une initiative remarquée d’introduction dès 1862 d’embauche de femmes à la composition auxquelles on donnera le nom de « typotes »** revendiquant la préoccupation prioritaire d’égalité des sexes dans le travail.

Chaix a travaillé chez Paul Dupont de 1834 à 1845 comme sous-prote (chef d’atelier adjoint). Paul Dupont a fourni une recommandation très élogieuse pour appuyer la demande de brevet d’imprimeur de Chaix en 184. L’imprimerie de Chaix, inspirée de celle de Dupont, s’est développée avec la même clientèle administrative.            Paul Dupont pratiquait la participation aux bénéfices dès la fin des années 1840, redistribuant un dixième des bénéfices aux ouvriers sur livrets à 6% d’intérêts.

Linotype en exercice. Musée imprimerie Bordeaux 2023. ©Boucquey B B

Les Typos de Fer.

Le nombre de caractères d’un livre moyen : Un roman moyen fait entre 400 000 et 800 000 signes (caractères espaces compris) selon les standards de l’édition française.

En détail : La plupart des romans comportent généralement entre 50 000 et 100 000 mots._ Cela signifie qu’un roman de longueur moyenne peut être une oeuvre assez détaillée, permettant de développer des intrigues complexes et des personnages riches.

Le rapport moyen entre mots et caractères est de 6 pour le français (environ 5 à 6 caractères par mot en moyenne). Cela indique qu’un mot typique en français tend à être relativement court, ce qui permet aux auteurs de créer des phrases plus élaborées et expressives.

Ce format de longueur est également influencé par la nature du genre littéraire et les préférences du public. Il n’est pas inhabituel de trouver des romans qui dépassent cette norme, surtout dans les genres fantastique ou historique, les auteurs peuvent souvent plonger profondément dans la construction de leur univers.

Par page : Environ 75 signes par ligne, 30 lignes par page, soit 2 250 signes par page pour de l’édition courante. Donc pour un roman moyen de 70 000 mots : environ 420 000 caractères espaces compris (70 000 × 6). Pour un roman de taille moyenne de 80 000 mots : on peut estimer que le nombre total de caractères sera environ 480 000, ce qui suggère que le texte sera légèrement plus denses et demandera probablement plus de révisions pour atteindre un niveau de qualité optimal. Les auteurs devraient également prendre en compte que des romans plus longs peuvent offrir davantage d’aptitudes narratives et permettre un développement plus en profondeur des personnages et des trames narratives. environ 480000 caractères espaces compris.

La Linotype (1886) et la Monotype (1887)ont ensuite révolutionné ce processus en mécanisant la composition.  Technique : impression en relief (lettres en plomb ou en bois) avec encrage manuel.

Outils principaux :

Presse à bras (comme celle visible sur l’image, souvent inspirée du modèle de la presse Stanhope ou la presse en fer de Didot). Compositrices manuelles, casses contenant les caractères mobiles.

Matériaux :

Caractères typographiques en plomb.

 Encre à base d’huile de l’in et noir de suie.

Papier fait à la main ou au début fabriqué mécaniquement (papier vélin).

Limites : lenteur, coût élevé, tirages limités.

Fin du 18 e siècle un essai dit des logotypes avec les séquences de mots et de termes fréquemment usités est tenté comme technique de développement et d’optimisation de composition mécanique.

Mais ce sera vers la fin du XIXe siècle que des milliers de brevets seront déposés, fruits des recherches intensives menées afin d’accroitre la production de textes à imprimer.

On peut citer la Panotype de 1844 du londonien JH Young et du lillois A Delcambre, suite à la recherche de la Church.. Créée par l’ingénieur William Church en 1822 mais qui ne sera pas utilisée développée. La panotype permet également de justifier les lignes et sera utilisée sur certains ouvrages et quelques rares livres. Sans doute les premiers à être composés mécaniquement.

Décor du film les misérables mes tournage 2025 Bordeaux, un magasin de parfum devient une échoppe des estampes ©Boucquey B B

L’image imprimée.

C’est une autre révolution du 19e siècle.

Depuis que l’estampe est apparue 500 ans plus tôt.

«L’estampe est apparue en Europe à une date indéterminée, sans doute au tournant du XIVe siècle et du XVe siècle, selon des modalités artistiques et techniques qui restent pour certaines encore bien mystérieuses (acteurs, destinataires, matériaux employés). Les raisons même de son apparition n’ont pendant longtemps jamais été clairement débattues alors qu’il s’agit d’une innovation technique fondamentale pour l’histoire et l’histoire des arts, qui précède de près de cinquante ans la technique de multiplication à l’identique des textes attribuée à Gutenberg.                                                            Les hypothèses couramment avancées manquent souvent de fondement.                                                           Ainsi, la disponibilité nouvelle du papier en Europe aurait été à l’origine de l’invention de l’estampe, le succès des cartes à jouer dans le dernier quart du XIVe siècle aurait stimulé les recherches autour d’une technique permettant de les produire à grande échelle et à un moindre coût, enfin, la dévotion médiévale allant en s’individualisant, l’estampe aurait été réalisée pour satisfaire le besoin de la population en images personnelles ».

Mais tous ces arguments manquent de contextes historiques , en définitive l’image se disperse dans toute la chrétienté par la mobilité des artistes, leurs enseignements techniques et la fascination qu’elles suscitent dans les populations.

Encore une autre fois, c’est l’image imprimée, par le biais des innovations techniques et machines nouvelles qui seront multipliées, pour l’illustration et les volumes imprimés, les supports de ville pour l’affiche et pour la communication privée une nouvelle manne de production pour de très nombreux ateliers.

Depuis la lithographie, la photographie, à la gravure sur bois, sur cuivre et les autres procédés depuis la naissance de l’image . La problématique de l’image tendra à constituer et redistribuer les métiers dans l’industrie graphique en mobilisant des principes tels que le clichage, que ce soit d’ailleurs soit pour du texte ou en iconographie.

  • 1 et 2 Salles des lithographes, presse et pierres musée AMI Malesherbes
  • Affiches lithographies
  • Le lithographe sur sa pierre expositions les affiches au lmusée d’Orsay 2025
  • Panneau d’illustration des affiches salle lithographie musée AMI Malesherbes

L’IMAGE REPRODUITE, LE GENIE DES PROCÉDÉS D’IMPRESSION.

Le règne de l’image imprimée

Au XIXe siècle s’opère une révolution majeure : l’image devient reproductible et accessible. Trois techniques dominent cette transformation.

Les trois procédés fondamentaux

  • La gravure en relief (xylographie) : William Henry Fox Talbot invente le calotype (Kalos et Typos = « Beau et impression »), permettant enfin de reproduire la photographie. En France, Louis Blanquart-Evrard développe les épreuves photographiques reproductibles.
  • La gravure en creux (taille-douce) : Plus durable que l’imprimerie typographique, elle produit des images raffinées mais à coût élevé.
  • La lithographie à plat : Technique révolutionnaire qui démocratise l’image photographique et mène vers la photogravure.
Les innovations techniques majeures
  • 1867 : Charles Nègre invente le damasquinage héliographique breveté par Alphonse Poitevin. Première application industrielle dès 1860.
  • La phototypie : Plaque de cuivre et verre inventée par Cyprien Tessié du Motay. Procédé à gélatine sensibilisée offrant finesse exceptionnelle.
  • Le procédé Lichtdruck : Plus résistant que la lithographie, adapté aux tirages photographiques de qualité.
  • La similigravure : Inventée par Charles-Guillaume Petit (1848-1921). Plaque tramée négative à demi-teintes permettant l’intégration texte/image sur rotatives, révolutionnant la presse illustrée.

Ces innovations transforment radicalement l’édition, la presse et l’accès populaire à l’image.

panneau des illustrations du métier des stéréotypistes au musée AMI Malesherbes.

Les épreuves multiples : cliché et stéréotype.

De la stéréotypie à l’offset photographe et à la photocomposition, la forme imprimante sera issue d’un cliché et de moins en moins d’un assemblage typographique, incluant formes et marbre.

C’est la lithographie découverte dans les dernières années du 18e siècle qui bouleversent les procédés de l’estampe, avec cette gravure à plat. Les procédés comme le relief en taille d’épargne pratiqués dès le Moyen Âge, procédés en creux en taille-douce expérimentés à partir de 1470 mais véritablement utilisé au 16e siècle sont relégués aux ateliers des gravures et des iconographies de collectionneurs.

Le principe de la lithographie développé par Aloïs Senefelder bavarois (1771 -1834) à partir de 1796 repose sur le recours à une Pierre calcaire.

L’anecdote (X) de sa marque au crayon d’une liste de blanchisserie sur une pierre de son seuil. C’est par cette tension naturelle qu’est la répulsion entre l’eau et les corps gras, c’est-à-dire l’encre système et un crayon gras comme trace d’une forme sur une Pierre lisse, la pierre est mouillée (humectée) puis on efface cette trace et l’on presse un rouleau encré. Soudain se sont les zones oléo plies du crayon accueille donc l’encre qui est repoussé des zones mouillées humides sur la Pierre. La feuille de papier est ensuite pressée sur la Pierre et l’on renouvelle l’encrage normalement à chaque feuille.

Expliqué ainsi cela peut paraitre simple, ou diablement obscure.. mais il faut garder à l’esprit que les derniers Lithographes professionnels devaient suivre une formation très exigeante de plus de trois ans et quelques années d’apprentissage avant d’être nommés maitres lithographes. (Z) Maitriser le trait dessiné, à la plume, la calligraphie entre autres procédés, autant que d’avoir également une maitrise de l’orthographe et des sciences communes.

La presse lithographique est aussi une autre technique d’impression dans la chaine graphique de production d’un atelier, avec une Pierre montée sur un chariot qui se déplace sous le dispositif de pression, d’abord une planche de bois dans un mouvement vertical le râteau, puis avec la mécanisation, un cylindre sur lequel on engage sur le rouleau la feuille de papier.

Avec donc un retour en arrière avec feuille à feuille qui se mécaniser a de plus en plus par la suite. Se sont 4 personnes ou 2 minimums qui sont indispensables pour faire tourner cette machine.

Senefelder publie en 1818 un Manuel détaillé l’art de la lithographie réédité à Paris et à Londres en 1819, manuel qui amorce en quelque sorte le futur de l’imprimerie puisque son procédé amènera ensuite l’objet imprimé : le report sur la Pierre d’impression obtenue par d’autres procédés typographiques, taille douce et bientôt la photographie, puis la lithographie en zinc où la Pierre est remplacée par une feuille de métal, susceptible d’être ensuite courbée et montée en cylindres.

La gravure et son histoire prestigieuse.

Lithographes et graveurs, des filières d’artisanat artistique d’excellence.

Les 2 pages du brevet de diffusion et l’année édition médicale dès 1817 :  » un brevet est requis pour exercer la profession d’imprimeur lithographe » comme depuis 1800-1810 pour les imprimeurs en caractère et l’obligation du dépôt légal était tendue aux impressions lithographiques en 1838. C’est la Chambre des imprimeurs lithographes qui est instituée en 1830 et où nait la maison goupil, qui dès son origine se livre à plusieurs essais de tirage en couleur qui sont entamés ensuite en production. Mais un procédé est breveté en 1837 par Godefroy Engelmann sous le nom de chromolithographie qui impose des calages spécifiques et très exigeants techniquement sur plusieurs Pierres litho. Il faut imprimer les mêmes feuilles, les unes après les autres et partir d’un calage précis mais pas nécessairement égal et similaire pour chaque création en impression. De plus les essais et bourrages machines, entre autres macules (encre) ou brouillages d’impressions sont mal tolérés et ralentissent les cadences donc la rentabilité des ateliers.

Cependant, dans l’édition de livres, l’illustration en lithographie ne peut concurrencer les procédés comme la gravure sur bois, car elle est nécessairement hors texte et ne peut être imprimée en même temps que l’ouvrage. Un premier bloc texte en omission totale, celui des maisons d’édition de gravure sur bois de bout, plus ardue mais plus précise dont un exemple talentueux est avec un HJ Pisan pour Gustave Doré. La gravure sur bois égale la galvanoplastie qui permet des répliques de bois avec précision. Afin d’obtenir des matrices encore plus résistantes à la pression.

Puis à partir de 1860 les recherches se concentrent sur le report de la photographie. Plusieurs expérimentations conduisent à désigner finalement la photographie comme procédé durable, puis l’image tramée qui mettra fin à la production d’images par gravure sur bois dans la presse. L’édition des premières photogravures suscitent quand même des réactions esthétiques primitivistes, dans les éditions d’art où le bois est transposé sur des clichés phototypes.

La photogravure, propagateur de la diffusion des images du monde.

La photogravure origine de l’image globalisée.

Apparue dans les années 1850-1860, la photogravure s’impose vers 1880-1900. Répond à la demande croissante de reproduction fidèle des photographies et dessins dans les livres, revues et journaux. Permet de combiner texte et image dans une même publication avec une qualité inédite.

L’outil technique l’objet de photogravure Hélio gravure (solaire)

Principe technique La photogravure est un procédé photomécanique permettant de transférer une image photographique sur une plaque métallique gravée (souvent en cuivre ou zinc), destinée à être imprimée en creux (taille-douce) ou en relief (similigravure). Étapes principales : Préparation de l’image : On part d’un négatif photographique.

L’image est trammée : on la transforme en points de différentes tailles grâce à une trame photographique.

Transfert sur la plaque : Une plaque métallique est enduite d’un vernis sensible à la lumière (gélatine bichromatée).

L’image tramée est projetée (par contact ou agrandissement) sur cette plaque à l’aide de lumière UV.

Gravure : La plaque exposée est insolée (durcie aux zones exposées). Puis elle est gravée à l’acide (souvent à l’acide nitrique) : l’acide attaque plus ou moins profondément selon les zones d’exposition.

Encrage et impression : Encre appliquée dans les creux (taille-douce). Pression sur le papier pour transférer l’encre. Matériaux et outils utilisés Descriptions 39 40 41..

Applications Livres illustrés de luxe (portraits, paysages, œuvres d’art). Revues d’art et scientifiques.

Catalogues commerciaux. Cartes postales.

Reproductions photographiques dans les journaux (avant l’offset).

Avantages

Qualité exceptionnelle des détails. Tonalités riches, proches de la photographie originale.

Durable pour des tirages moyens.

  • Limites : Processus lent et coûteux.
  • Tirages limités comparés à l’offset. Nécessite une grande maîtrise technique.
  • Exemple notable
  • « L’ Art » (1875-1896) : revue artistique française qui fit un large usage de la photogravure pour reproduire des œuvres d’art avec grande finesse.
  • Lithographie vs Offset : Expression artistique & Affiche Lithographie : un vecteur d’art libre
  • Le dessin se fait directement sur la pierre, avec des crayons gras, ce qui donne une grande liberté. Utilisée pour l’affiche dès les années 1860-1870, surtout à Paris.
  • Des artistes comme Jules Chéret ou Toulouse-Lautrec font de l’affiche un art à part entière. Mais tirages coûteux, lent processus de chromolithographie.
  • Offset : l’héritier industriel
  • Récapitulatif technique de l’offset. Découverte accidentelle en 1903 par Ira Washington Rubel, imprimeur américain.

Offset

Etapes : Image gravée sur une plaque souple (souvent en aluminium).

Mouillage : parties non imprimantes reçoivent de l’eau.

Encrage : l’encre grasse n’adhère qu’aux parties à imprimer.

Transfert :

La plaque imprime sur un blanchet en caoutchouc (cylindre intermédiaire). Le blanchet imprime ensuite sur le papier.

Avantages :

Excellente qualité d’image (détails, aplats). Grande vitesse.

Adapté à tous types de supports.

Compatible avec l’impression en couleurs (CMJN).

Influences de l’expression artistique par l’affiche.

Affiches modernes de masse : campagnes politiques, cinéma, publicité._ Réduction du coût accessibilité des images imprimées au plus grand nombre.

Nouvelles possibilités visuelles (dégradés, détails fins, trames photomécaniques).

Les artistes continuent à créer, mais souvent adaptés au cadre industriel (mise en page, quadrichromie). Conséquences techniques de l’offset : révolution expressive du dessin imprimé , début de l’affiche comme art.

L’offset représente un prolongement industriel qui a permis de démocratiser massivement l’image imprimée, transformant ainsi la manière dont le public interagit avec l’art. Ce procédé unique permet de reproduire des images avec une précision et une qualité impressionnantes, faisant de l’impression un sujet accessible à un large public. La capacité de produire des œuvres à grande échelle sans contact direct entre l’artiste et la plaque d’impression a ouvert la porte à de nouvelles formes d’expression artistique.

Un des résultats direct de cette technique a été la prolifération d’affiches modernes qui sont devenues emblématiques dans le domaine des campagnes politiques, du cinéma et de la publicité. Ces affiches, souvent monochromatiques ou utilisant la quadrichromie, permettent de transmettre des messages puissants à une vaste audience, accompagnés de visuels frappants. La réduction significative des coûts de production a contribué également à la large diffusion de ces œuvres, rendant l’art imprimé accessible à un plus grand nombre de personnes.

Ainsi, des nouvelles possibilités visuelles se dessinent, intégrant des dégradés subtilement travaillés, des détails fins qui captent l’œil et des trames photomécaniques qui donnent de la profondeur. Les artistes d’aujourd’hui explorent ces techniques tout en respectant les exigences des mécanismes industriels, modifiant ainsi leur approche artistique pour s’adapter aux objectifs commerciaux tout en continuant à exprimer leur vision créative.

La récente exposition d’Orsay, L’image dans la rue, illustre parfaitement l’évolution des affiches autour d’un même thème tout au long de la période allant de 1880 à 1930. En visitant la galerie de l’image rue de Seines, les visiteurs peuvent retracer l’histoire de nombreux artistes et ateliers, découvrant ainsi les enjeux créatifs qui ont sous-tendu ce mouvement. Ces éléments témoins d’une époque où l’affiche a non seulement servi à annoncer un événement, mais également à revendiquer un espace artistique, soulignent son rôle central dans la culture visuelle du 20ème siècle et au-delà.